La cap exposera sa stratégie économique à la tripartite

La cap exposera sa stratégie économique à la tripartite

Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M’rakech, a évoqué hier les grands axes de la stratégie de développement économique et social qu’il a présentée ce document récemment au Premier ministère.

Ce document que la CAP compte également présenter lors de la tripartite entre le gouvernement et ses partenaires de la sphère patronale et syndicale, prévue le 6 mars prochain à Annaba.

« Nous avons été reçus à la chefferie du gouvernement et nous avons discuté des problèmes économiques et sociaux en rapport avec plusieurs facteurs, dont principalement la chute du prix du pétrole », a-t-il déclaré hier lors d’une conférence de presse au siège de son organisation. Les discussions ont également porté sur les réformes engagées pour faire face au rétrécissement budgétaire de l’Etat qui implique une nouvelle dynamique.

« Nos réserves financières fondent, nous avons des entreprises mortes alors que nous n’avons pas de perspectives pour diversifier notre économie et compenser la baisse des recettes d’hydrocarbures », s’est-il inquiété. Il a estimé que le temps n’est pas au diagnostic et aux analyses mais qu’il faut passer à l’action.

« Nous avons discuté avec la chefferie du gouvernement de la nouvelle politique nationale pour pallier la baisse des rentes du pays suite à la chute des prix du pétrole », a-t-il déclaré, affirmant que la conjoncture économique du pays impose un programme pratique.

A ce propos, il a évoqué sa stratégie, expliquant que la CAP a élaboré un travail avec des experts à l’étranger et qui s’est soldé par un projet « clair » et « visible » pour le développement économique et durable de l’Algérie pour les 15 ans à venir.

Il a expliqué que cette stratégie, élaborée par une commission composée de neuf membres permanents, est axée sur cinq secteurs : le tourisme, les énergies renouvelables et propres, les activités maritimes, la santé et l’agriculture, l’éducation nationale et les formations y afférant. Pour ce dernier point, il a considéré que l’Etat est dans l’obligation d’éduquer les enfants du pays. Mais il devrait également laisser l’initiative au secteur privé.

Le nouveau code du travail : « L’intérêt de l’entreprise avant tout » 

Interrogé sur le nouveau code du travail en phase d’élaboration, le patron de la CAP a estimé que la législation algérienne est parmi les meilleures au monde, bien que les lois ne soient pas toujours appliquées. « Sur ce point on est bien plus en avance par rapport à d’autres pays.

Reste l’application de ces lois », a-t-il commenté.

Mais pour le nouveau code du travail, il s’est dit en faveur des droits des travailleurs et même de leur droit de grève. « D’ailleurs on m’a souvent reproché d’être syndicaliste à cause de mes positions », a-t-il assuré.

Le président de la CAP a toutefois estimé que les droits des travailleurs ne devraient pas compromettre les intérêts de l’entreprise. Pour lui, le code du travail doit avant tout sauvegarder la pérennité de l’entreprise dont dépendent le travailleur, le patron et le gouvernement.

« Cette entreprise qui, en fait, appartient à tout le monde », a-t-il souligné. A propos des contrats à durée déterminée (CDD), il a répondu que cette pratique, qui existe dans tous les pays du monde, permet d’absorber le taux de chômage et de faire vivre des familles.

« Car à défaut de trouver un emploi durable, le CDD est une alternative à la crise de l’emploi. Mais à condition que cela ne dure pas 20 ans ». Il a en outre insisté sur la nécessité pour chaque entreprise d’avoir une convention collective permettant de régir les relations de travail entre les employeurs et les employés.