La Cour des comptes européenne (CCE) a déploré mardi le manque de structures appropriées pour loger les enfants migrants non accompagnés dont le nombre d’arrivées dans l’Union européenne (UE) a connu récemment une envolée.
« Fin 2016, les structures appropriées pour loger les mineurs non accompagnés et pour traiter leur cas conformément aux normes internationales étaient encore insuffisantes, aussi bien au niveau des points d’accès que lors de l’étape suivante », a déclaré Hans Gustaf Wessberg, l’un des deux membres de la Cour des comptes européenne responsables du rapport sur l’approche dite « des points d’accès » mise en place par l’UE en ce qui concerne les migrants en situation irrégulière arrivés en Italie et en Grèce, cité dans un communiqué.
Pour la Cour des comptes européenne, « cette question doit être traitée de toute urgence ». Elle recommande, à ce titre, à la Commission européenne de demander la désignation d’un agent de protection de l’enfance pour chaque site.
Selon des estimations avancées par cette Cour, le nombre des enfants migrants était de 2.500 en Grèce et de plus de 20.000 en Italie à fin septembre 2016.
La Commission européenne estime, quant à elle, qu’en 2015 et 2016, 30% des demandeurs d’asile dans l’UE étaient des enfants.
Les auditeurs de la Cour des comptes européenne ont constaté, en outre, que malgré l’aide apportée par l’UE, les structures d’accueil des réfugiés des deux pays (Italie et Grèce) n’étaient pas bien adaptées pour recevoir ou pour héberger correctement le nombre de migrants qui arrivent.
La Cour recommande à la Commission d’aller plus loin, car des milliers de migrants sont encore bloqués dans les îles grecques après leur arrivée.
En Grèce, depuis mars 2016, les nouveaux arrivants doivent présenter leur demande d’asile au point d’accès et il n’est plus possible d’obtenir une relocalisation, alors que le rythme des retours n’est pas rapide.
« Les points d’accès sont gravement surpeuplés et les migrants qui y arrivent sont plus nombreux que ceux qui en partent », révèle la Cour des comptes européennes dans son rapport.
En Italie, même si un plus grand nombre de candidats à la relocalisation ont été identifiés, les auditeurs signalent que le principal problème est à présent le manque d’engagements de la part des Etats membres.
« En septembre 2016, seuls 3.809 engagements formels avaient été pris par des Etats membres envers l’Italie, alors que ceux-ci s’étaient engagés à relocaliser 34.953 personnes au total », a regretté la Cour des comptes européenne dans son rapport.