La Chine confrontée à sa pire marée d’algues vertes

La Chine confrontée à sa pire marée d’algues vertes

On les pensait restreintes au littoral breton. En réalité, les fameuses algues vertes pullulent aussi sur les plages de la ville de Qingdao, dans la province du Shandong en Chine. Le phénomène, qui se produit depuis sept ans à cet endroit, a pris cette année une telle ampleur – 19 000 km2, deux fois plus que le précédent record en 2008 – qu’il a transformé en vert la mer jaune.

A la différence de leurs consœurs des côtes bretonnes, qui avaient tué plusieurs sangliers, un cheval et provoqué le malaise de son cavalier, les algues chinoises – connues sous le nom d’Enteromorpha prolifera – ne sont pas toxiques. Elles sont seulement malodorantes, ce qui ne semble pas dissuader les vacanciers de se baigner ou de jouer au beach volley.

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Les autorités locales, elles, sont moins enthousiastes face à cette « mer de salade », comme les Chinois la surnomment. Il y a un mois, elles ont qualifié la situation de« désastre à grande échelle », envoyant des centaines de bateaux et de bulldozers pour nettoyer les eaux au large de Qingdao, célèbre pour sa bière et ses plages, raconte le New York Times. Lundi, les travailleurs et bénévoles avaient enlevé 20 000 tonnes d’algues pour les transformer en nourriture pour animaux.

Des opérations de nettoyage de grande ampleur qui rappellent celles de 2008, explique le journal américain. A l’époque, les algues menaçaient les épreuves de voile des Jeux olympiques de Pékin, organisées autour de Qingdao. Dix mille hommes avaient alors été déployés. Coût du chantier : 23 millions d’euros ainsi que 77 millions supplémentaires de pertes pour les fermes aquacoles voisines.

Car ces algues sont néfastes pour l’environnement : l’épaisseur de la couche d’ulves, en surface, peut ainsi modifier radicalement la composition de l’écosystème sous-marin, en empêchant les rayons du soleil de pénétrer dans l’océan et en absorbant l’oxygène de l’eau nécessaire à la vie marine.

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Comme en France, ces algues ont besoin pour se développer d’une température douce, d’une eau peu profonde et surtout de nutriments, qu’elles trouvent dans l’azote et le phosphore contenus dans les engrais organiques – qui se transforment en nitrates une fois dans l’eau des rivières. Mais dans le cas chinois, les algues pourraient également avoir nourries par la pollution industrielle.

« Les proliférations d’algues vertes proviennent souvent d’une décharge massive de phosphates ou de nitrates dans l’eau, que ce soit dû à l’agriculture, aux eaux usées non traitées ou à une usine qui rejette ses déchets dans l’eau, indique Brenda Parker, chercheuse spécialiste des algues à l’université de Cambridge, interrogée par le GuardianLa récente explosion de ces algues souligne un changement radical au niveau de l’écosystème qui n’est probablement pas naturel. »