La Cnuced optimiste pour la reprise des IDE en Algérie

La Cnuced optimiste pour la reprise des IDE en Algérie

WASHINGTON- La Conférence des Nations Unies sur le commerce et l’investissement (Cnuced) a prévu jeudi un rebond des flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers l’Algérie en 2016 grâce au changement de cap en matière de politiques d’investissement.

Dans son enquête sur les tendances d’investissements dans le monde, publiée jeudi, l’organisation onusienne souligne que « la libéralisation des régimes d’investissement et la privatisation des actifs appartenant à l’Etat devraient donner un coup de pouce aux IDE » entrant en Afrique, citant en cela l’exemple de l’Algérie.

Le changement de cap en matière de politiques d’investissement et la reconfiguration du capital des entreprises d’Etat devraient aider l’Algérie à drainer plus d’IDE.

La Cnuced s’attend à une hausse des flux à destination de l’Algérie avec la cession d’actions dans 20 champs pétroliers et gaziers, envisagées par le groupe Sonatrach. L’organisation ne fournit pas cependant une estimation chiffrée sur le volume d’IDE attendus en 2016.

Ce rebond interviendra après un recul enregistré en 2015 en termes de flux entrant à -587 millions de dollars contre 1,5 milliard de dollars en 2014, selon des estimations publiées en juin dernier par la Cnuced.

Les chiffres de juin ont cependant fait état d’une progression du stock d’IDE entrant, qui représente le total des investissements directs étrangers captés par l’Algérie en 15 ans, de 3,3 mds de dollars à fin 2000 à 26,2 mds de dollars en 2015.

L’enquête souligne que la suppression des obstacles à l’investissement dans plusieurs pays africains, dont l’Algérie devrait aider à drainer plus d’IDE vers le continent.

Pour 2016, l’Afrique va s’en sortir mieux que les autres régions du monde où les IDE sont attendus à la baisse. La Cnuced relève que le continent va renouer en 2016 avec la croissance des IDE, en tablant sur une hausse de 6% par rapport à 2015 à près de 60 milliards de dollars.

Les pays d’Afrique du nord enregistreront la plus importante hausse, mais des pays comme le Mozambique, l’Ethiopie et le Rwanda vont également voir leur flux d’IDE s’inscrire dans une trajectoire de croissance, selon les mêmes prévisions.

Ces investissements sont attendus dans des secteurs tels que l’électricité, le gaz, les ressources en eau, la construction, le transport et l’industrie mécanique.

Durant le premier semestre 2016 les flux d’IDE captés par l’Afrique ont avoisiné les 29 milliards de dollars en hausse de 25% par rapport à la même période de l’année passée.

=Les IDE dans le monde devraient baisser de 10 à 15%=

Par ailleurs, l’Organisation onusienne note que les flux dans le monde devraient enregistrer une baisse de 10 à 15% à près de 1,6 trillion de dollars.

Le recul prévu en 2016 qui traduit la fragilité de l’économie mondiale sera suivi par un redressement en 2017 et 2018.

Les flux d’IDE devraient progresser à 1,8 trillion de dollars mais ils resteront inférieurs à leur pic d’avant la crise, prévoit cette enquête. « Cette baisse d’IDE est inquiétante, parce que l’économie mondiale a besoin des investissements en urgence pour la reprise », a déclaré le secrétaire générale de la Cnuced, Mukhisa Kituyi.

Le dernier rapport de la Cnuced publié en juin dernier a fait état d’une hausse importante des flux d’IDE dans le monde en 2015 qui ont atteint 1,76 trillion de dollars, un plus haut jamais enregistré depuis la crise financière.

Pour 2016, la Chine, l’Inde et les Etats-Unis resteront les trois principaux pays récepteurs d’investissements étrangers, alors que Hong Kong (Chine) et Singapour devraient sortir du classement top 14 des meilleures destinations pour l’investissement étranger.

Huit pays en développement, essentiellement de l’Asie et de l’Amérique Latine, figure dans ce classement, confirmant les bonnes perspectives de croissance pour ces deux régions à long terme.

La reprise des IDE dans les pays développés risque de s’arrêter en 2016. La Cnuced prévoit déjà une baisse de 11% des flux à près de 880 milliards de dollars.