Les relations entre la France et l’Algérie connaissent un nouvel épisode de tensions, alimenté cette fois par les déclarations de Marine Le Pen. Invitée sur LCI, la présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national (RN) a affirmé que la colonisation française n’avait pas constitué une tragédie pour l’Algérie. Elle estime au contraire que la France a laissé un « capital » d’infrastructures et de ressources qui auraient dû permettre au pays de prospérer.
Une lecture controversée de l’histoire
« Je peux comprendre que certains peuples aspirent à l’indépendance, mais prétendre que la colonisation a été un désastre pour l’Algérie, ce n’est pas vrai », a déclaré Marine Le Pen. Pour elle, l’Algérie aurait pu devenir « la Norvège du Maghreb » si elle avait su exploiter les infrastructures laissées par la France. Une position qui s’inscrit dans la ligne idéologique du RN, régulièrement critiqué pour sa vision nostalgique de la colonisation.
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L’ancienne candidate à la présidentielle a par ailleurs rappelé que son père, Jean-Marie Le Pen, avait servi dans l’armée française durant la guerre d’Algérie. En 2017 déjà, elle avait défendu une vision positive de la colonisation en évoquant les infrastructures, les hôpitaux et les routes construites sous l’administration française.
Des propos qui réactivent les tensions diplomatiques
Ces déclarations interviennent dans un climat diplomatique déjà tendu entre Paris et Alger, notamment depuis la polémique sur les influenceurs algériens en France. Marine Le Pen a profité de cet épisode pour durcir son discours, proposant d’appliquer une politique similaire à celle de Donald Trump envers la Colombie, allant jusqu’à envisager une rupture totale des relations diplomatiques si la situation l’exigeait.
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« Il en va du respect de la France, de notre souveraineté et du droit international », a-t-elle affirmé, avant de s’interroger : « Pourquoi faisons-nous preuve d’une telle complaisance envers un pays qui nous méprise continuellement ? »
Un échec attribué aux dirigeants algériens
Marine Le Pen a également critiqué la gestion de l’Algérie depuis son indépendance, en affirmant que ses dirigeants avaient failli à développer le pays. « Que fait aujourd’hui le peuple algérien après avoir obtenu son indépendance ? Plutôt que de bâtir la prospérité de leur pays, ils quittent leur terre, ils s’exilent, notamment en France. C’est un terrible échec pour leurs dirigeants », a-t-elle insisté.
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Ces propos ont immédiatement provoqué des réactions, notamment du côté algérien, où la colonisation reste une plaie historique profonde. La classe politique française, de son côté, pourrait être amenée à réagir face à ces affirmations qui réactivent un débat explosif sur le passé colonial de la France et ses conséquences sur les relations actuelles entre les deux pays.