C’est aujourd’hui, la journée du rendez-vous habituel de la mobilisation de la communauté estudiantine, qu’aura lieu le 13e acte de la protestation, entamée depuis le 26 février dernier. Soit une troisième marche dans le mois de Ramadhan.
Le rendez-vous d’aujourd’hui verra, selon le monde universitaire, à travers les réseaux sociaux, «une grande mobilisation» outre le fait que la journée d’aujourd’hui sera l’occasion aussi de réitérer l’engagement des étudiants et les enseignants universitaires «à soutenir le mouvement populaire pacifique et porter la voix du peuple».
Ainsi, avant la 14e marche populaire citoyenne pacifique, à travers le pays, vendredi prochain, qui s’annonce décisive pour la poursuite des événements en Algérie, la communauté universitaire compte marquer, aujourd’hui, sa 13e traditionnelle mobilisation nationale, avec une nouvelle marée humaine, pour le changement du système politique en place et l’édification d’un État de droit.
Le rendez-vous d’aujourd’hui, est encore décisif. Et les marches estudiantines seront importantes en ce mardi, et davantage organisées, que celles des mardis précédents.
Puisque, le 13e mardi de mobilisation estudiantine intervient à 48 heures après, la célébration dimanche dernier, du 63e anniversaire de leur fête qui rappelle le déclenchement de la grève générale illimitée des étudiants un certain 19 mai 1956 pour la Libération nationale. Une célébration grandiose et exceptionnelle, qui augure à une plus forte présence des étudiants, à la marche, notamment, à la Capitale, Alger.
Elle promet d’apporter sans doute du souffle à la mobilisation estudiantine d’aujourd’hui avant les marches populaires pacifiques du vendredi prochain.
Se réapproprier la rue et les espaces publics
Les marches estudiantines de ce mardi, prendront une nouvelle dimension, et seront d’avantage organisées», comme nous l’a affirmé Melissa étudiante à l’école polytechnique, à Alger, «avec justement» dira-t-elle «l’inspiration des étudiants de leurs aïeux, qui se dégageait à travers leurs déterminations à commémorer la date du 19 mai, malgré le jeûne, la soif, la chaleur, durant la marche simultanément à travers le pays, et à travers la démonstration de force des étudiants à la capitale qui ont réussi à célébrer leurs journées à l’arrachée, face à un impressionnant dispositif sécuritaire.»
Pour rappel, les étudiants appuyés des enseignants venus dimanche dernier, des différents établissements universitaires de la capitale et de ses environs ont déjoué un dispositif policier immense et ont célébré leur Journée nationale. Notons-le, une armada de policiers, fourgons, étaient stationnés dans chaque coin de rue du centre-ville, notamment à l’accès de la rue Hocine Asselah et du boulevard Zighoud Youcef qui étaient bloqués par les camions anti-émeutes, les empêchant d’avancer vers le siège de l’APN.
Face aux policiers, il y a deux jours, les étudiants clamaient «la khawf la ro3b, echari3 milk echa3b» (vous ne nous faites pas peur, la rue appartient au peuple, NDLR).» Ils sont selon leurs termes « tout aussi déterminés que les étudiants de l’époque, le 19 mai 1956 » et ils ont «promis de marcher massivement à la Capitale, en réponse aux forces anti-émeutes qui ont usé de la violence contre eux, jusqu’au départ du pouvoir en place.»
Lundi : dernière ligne droite
À la question de savoir d’où viennent les pancartes et slogans scandés par les étudiants, dont on se régale à leur lecture comme chaque mardi ?, Mélissa, nous a affirmé au moment où nous mettons ces lignes sous presse « l’effervescence bat son plein dans les ateliers dédiés aux slogans », affirmant que «chaque détail demeure essentiel pour encourager le peuple à maintenir la pression.»
Poursuivant, elle nous dira que «chaque semaine les étudiants organisent des Assemblées générales, (chaque lundi) dans leurs universités respectives durant lesquelles nous choisissons, les revendications à afficher.»
En attendant les nouveautés de la mobilisation de la journée d’aujourd’hui, notre interlocutrice nous dira que « les étudiants sont déterminé plus que jamais à être les bâtisseurs de la gloire de l’Algérie,» ajoutant, que « le sentiment de patriotisme, sera présent demain comme chaque mardi, et se dégagera, à partir du coup de sifflet de la marche à 10h30, où les marcheurs commenceront la marche pacifique par entonner «Qassaman», l’Hymne national», et sans oublier la symbolique du fait que les couleurs nationales sont portées sur les dos quand elles ne sont pas portées sur les têtes.»
Mohamed Amrouni