La communauté musulmane redoute des attentats organisés

La communauté musulmane redoute des attentats organisés

La communauté musulmane redoute une multiplication d’attentats après la mise en examen d’un militaire qui projetait d’attaquer une mosquée près de Lyon et qui avait lancé l’an dernier un cocktail Molotov sur la mosquée de Libourne, en Gironde.

L’homme de 23 ans, interpellé sur la base aérienne de Lyon-Mont-Verdun où il était basé, a été mis en examen et placé en détention préventive pour « détention de munitions de quatrième catégorie en relation avec une entreprise terroriste » et « dégradation de lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste », a-t-on appris de source judiciaire.

Décrit comme « proche des idées de l’extrême droite radicale », il projetait de tirer à l’arme à feu contre la mosquée des Minguettes, à Vénissieux, dans la région lyonnaise, selon le ministère de l’Intérieur.

L’homme aurait par ailleurs lancé un cocktail Molotov contre la porte d’une autre mosquée située à Libourne.

« Heureusement qu’il a été arrêté à temps, sinon ça aurait été un carnage le jour de l’Aïd et, derrière, il y aurait eu des émeutes », a déclaré Kamel Arioua, président de l’association Essalem qui gère la mosquée des Minguettes.

« Le fait qu’il soit militaire me choque, il doit normalement être exemplaire. Il est là pour protéger le citoyen français, pas pour lui tirer dessus », a-t-il ajouté.

Kamel Kabtane, le recteur de la grande mosquée de Lyon, a appelé à un rassemblement ce lundi à 17h30 devant la mosquée des Minguettes.

« C’est inquiétant, il y a aujourd’hui une volonté affirmée de nuire à la communauté musulmane », a-t-il dit. « Il y a déjà eu deux attaques de mosquées ce week-end dans le Sud-Ouest, ce ne sont plus des actes isolés, on sent qu’il y a toute une organisation qui se met en place. »

Alexandre Gabriac, conseiller régional et ancien président des Jeunesses Nationalistes, groupe d’extrême droite dissous cet été par le ministère de l’Intérieur, a vu dans ces attentats une conséquence de cette dissolution.

« Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. La dissolution de tous les mouvements nationalistes pousse les gens à faire des actions isolées, irréfléchies. Nos groupes permettaient de canaliser la colère qui monte et de la transformer en fondement politique », a-t-il dit.

« Ces actions isolées seront de plus en plus fréquentes. »