Les saisies de la Gendarmerie nationale en augmentation constante sont pour le moins inquiétantes.
En 27 jours, l’exportation frauduleuse du carburant a atteint un record. Pas moins de 136.755 litres ont été récupérés sur la bande frontalière durant la période allant du 12 août dernier au 7 septembre courant, selon un décompte récapitulant les chiffres transmis dans les communiqués émanant du commandement de la Gendarmerie nationale.
Ce fléau se développe à des proportions exponentielles vu l’immensité de la bande frontalière terrestre, qui s’étale sur des milliers de kilomètres.
Les 12, 13 et 14 août dernier, les gardes-frontières ont récupéré 21.762 litres de carburants sur les frontières sud, est et ouest.
Aussi, du 26 au 29 août dernier, une importante quantité, soit 22.800 litres de carburant abandonnés par des contrebandiers, a été saisie à Tlemcen.
Un autre coup des contrefacteurs n’a pas abouti. Agissant sur des renseignements, les gendarmes de la compagnie territoriale de Bir El Ater assistés des gardes-frontières de Goulita, wilaya de Tébessa, ont récupéré, le 6 septembre dernier, un camion transportant 6100 litres de mazout, abandonné par son conducteur.
Il faut dire que ce n’est pas la première fois que les gardes-côtes et les brigades de la Gendarmerie nationale effectuent pareilles saisies.
Durant la période allant du 9 juin au 5 juillet 2009, pas moins de 65.824 litres de carburant ont été récupérés par la Gendarmerie nationale.
Il est à rappeler aussi que plus de 700.000 litres de carburants ont été saisis par les différentes unités de la Gendarmerie nationale en 2008.
Une quantité qui représente un peu plus de 14 millions de dinars. Par son ampleur, son étendue et ses interconnexions avec d’autres formes de criminalité organisée, et d’autres organisations transfrontalières, la contrebande constitue ainsi une menace pour la sécurité et la stabilité du pays.
La frontière Ouest connaît les saisies les plus importantes, faisant d’elle la bande la plus poreuse.
Le fait le plus inquiétant est que les contrebandiers, dont une partie importante de leur effectif est constituée de jeunes à peine sortis de l’adolescence, arrivent souvent à prendre la fuite.
Ils seront, comme des récidivistes, tentés par d’autres affaires. C’est à ce niveau que nos responsables doivent mettre l’accent. Pour arriver au bout d’un tel phénomène, un travail immense, faut-il le relever, a été effectué par les autorités.
Le nombre de saisies opérées par les gardes-frontières sont là pour en témoigner. Au mois de mai dernier, la direction régionale des Douanes a décidé de construire 23 postes de contrôle à Tébessa le long de la bande frontalière séparant l’Algérie et la Tunisie.
Les études et le choix des sites sont achevés. Ces projets n’attendent plus que le lancement des travaux destinés à renforcer le contrôle sur cette bande frontalière longue de près de 300 km, et dont la surveillance s’effectuera à l’aide d’équipements modernes.
En sus de la contrebande, d’autres phénomènes font ravage. Le faux et usage de faux, la fausse monnaie, le trafic de stupéfiants et tant d’autres maux font craindre le pire.
En effet, le 1er septembre dernier, les gendarmes de la brigade territoriale de Honaïne, effectuant une patrouille le long du chemin de wilaya n°103, entre la localité de Beni Khaled et Beni Ouarsous, se sont lancés à la poursuite d’un véhicule dont le chauffeur, à la vue des éléments des gendarmes, a rebroussé chemin vers la localité de Beni Ouarsous.
Après avoir parcouru 3 km environ, le conducteur a abandonné son véhicule pour ensuite prendre la fuite.
La fouille du véhicule a abouti à la saisie d’un quintal et quatre-vingt-douze kilos de kif traité.
La brigade de Gendarmerie nationale de Honaïne procède actuellement à l’enquête.
Naïma HAMIDACHE