La controverse de Dounia Parc refait surface

La controverse de Dounia Parc refait surface

La controverse autour du Fonds d’investissement émirati EIIC a refait surface, après l’annonce de la levée de 840 mill ions d’euros, soit plus d’un mill iard de dollars, auprès des Banques publ iques algériennes pour concrétiser son projet immobil ier de luxe, situé à Alger-Est et baptisé «Dounia Parc».

Cette opération est critiquée par plusieurs banquiers algériens qui soulignent qu’EIIC est un Fonds spéculatif (hedge funds), qui pourrait faire dans l’«apologie» du risque…D’où les craintes.

L’EIIC a agi conformément aux lois algériennes qui, depuis 2008, exigent que les investissements étrangers doivent être financés en dinars auprès des Banques algériennes. La controverse a commencé dès l’annonce du projet en 2005 et a refait surface, dernièrement, aussitôt la demande d’un montage financier auprès des Banques effectuée par le promoteur immobilier émirati.

Ce montage que veut opérer le Fonds EIIC est qualifié de «panacée» par les uns et de «bombe à retardement» par les autres, plus pessimistes. Enfin, le Fonds spéculatif est souvent considéré à tort ou à raison comme risqué, alors qu’il tend au contraire à éliminer tout ou partie du risque de marché, note un banquier.

Pour le moment, EIIC veut faire un montage auprès de plusieurs banques EIIC, car, selon le site Maghreb Emergent, qui cite une source près de la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (CNEP), «aucune Banque algérienne n’a la couverture suffisante en Fonds propres pour répondre seule à la demande de EIIC. Le crédit sera sans doute pris en charge par un Consortium de banques ». Le scepticisme des Banques ne date pas d’aujourd’hui.

D’après un expert dans le crédit immobilier, cité par le même journal on-line, «il va y avoir un problème dans le modèle économique d’EIIC. Comment vont-ils vendre du logement résidentiel de luxe sur un terrain en concession ? Les acquéreurs vont-ils accepter d’acheter très chers des résidences en sachant qu’ils n’auront jamais de titres domaniaux ?!» Pour rappel, la garantie d’EIIC auprès des Banques repose sur la concession de 33 ans de l’assiette foncière qui s’étend sur 800 hectares.

Pour faire fructifier leur projet, les responsables d’EIIC ont obtenu une «dérogation» de consacrer 130 hectares de ce terrain à des chantiers de promotion immobilière. Puisque le projet est devenu commercial, le motif de l’expropriation est un équipement d’utilité publique qui tombe. Ainsi, des familles expropriées ont émis un recours à la justice, soulignant le fait que l’EIIC ne peut bénéficier des mêmes avantages.

Les avocats de ces familles demandent est ce que les responsables revoient le montant des indemnités. L’indemnisation devrait être alignée sur le prix du mètre carré du marché dans cette banlieue littorale, le Grand Vent, à savoir 100.000 dinars le mètre carré, précisent-ils. Pour rappel, l’Etat a doublé le prix du mètre carré qui est passé de 700 DA à 1.400 DA.

SANS LA MESURE DU 51/49%

La relance de «Dounia Parc» permettrait de donner un peu plus d’attrait à un bilan des IDE très modeste et qui n’a été sauvé que par l’obligation légale faite aux Banques et Etablissements financiers d’augmenter leur capital social. Initié avant les changements de législation, le projet émirati échappe à la règle du 51/49% du partage du capital entre actionnaires algériens et étrangers. C’est, estime un spécialiste, une excellente raison pour les Emiratis de ne pas renoncer à leur projet.

Etant donné que l’EIIC pourra également procéder au remboursement de son crédit algérien, en réexportant la totalité des plus values réalisées sur les ventes dans la partie résidentielle de son projet. Autrement, le Fonds émirati sera autorisé à rapatrier les dividendes de société d’exploitation du Parc.

Sur ce sujet, plusieurs économistes algériens estiment que c’est une «erreur » d’autoriser les investissements de type spéculatif, comme celui d’EIIC à se faire à 100% par des étrangers, alors que conformément à la LFC2009, les étrangers ne doivent être propriétaires de plus de 49% dans l’industrie et les services.

Dounya parc sera composé d’une multitude d’aménagements, tels qu’une ceinture verte entourant l’ensemble du parc, des chemins boisés, des vergers, des coupe-vent, des abris naturels, et des jardins botaniques, ainsi que des infrastructures sportives, des lacs artificiels et un terrain de golf. Cinq hôtels de 500 chambres au total, une zone résidentielle de villas de luxe, un Aqua parc, et un terrain de golf, selon la maquette.

Cela, sans oublier l’optimisation de l’utilisation de l’eau, et le recours aux énergies solaire et éolienne, dans le souci constant du respect de la nature. En périphérie, des aménagements, tels qu’un hôpital international d’une capacité de 150 lits, une école internationale pour 2.500 élèves, des appartements, des aires de loisirs et des services de haut standing seront réalisés