La Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB) et l’Ecole supérieure de commerce (ESC) ont procédé mercredi à Alger à la signature d’une convention de formation portant sur le lancement d’un master professionnel spécialisé « analyste financier ».
La formation est destinée notamment aux cadres des entreprises et des professionnels du marché. « Il y a nécessité de renforcer l’apprentissage et de l’axer davantage vers les mathématiques, la modélisation, l’informatique et la data science », a estimé le président de la COSOB, Abdelhakim Berrah.
Le responsable s’est félicité de la mise en place de cette formation pour l’acquisition des compétences et connaissances appliquées par les professionnels de la finance mondiale. Des connaissances qui englobent l’innovation financière dont fait partie la cryptomonnaie créée à partir de la technologie blockchain.
La blockchain étant définie comme une technologie informatique de stockage et de transmission d’informations sécurisée et fonctionnant sans organe central. La Blockchain est une technologie « disruptive » qui nécessite la formation de la ressource humaine », a estimé M. Berrah lors du 4ème colloque autour de la technologie blockchain organisé par le Conseil scientifique de la COSOB pour la vulgarisation de la transformation digitale, à travers l’évaluation et le décryptage des usages de la blockchain. « L’objectif de ce séminaire est double : Sensibiliser sur ce qui se passe dans le monde et connaitre le gain et les difficultés et limites de cette technologie », a indiqué le même responsable, tout en indiquant que la Blockchain sert à fluidifier les flux financiers. La transformation digitale est un concept « qui s’immisce dans le modèle économique des entreprises » à travers notamment la connectivité des objets, l’universalité, instantanéité et la mobilité, explique M. Berrah. Le manque de maitrise des technologies sous-jacentes à la révolution numérique, prévient le même responsable, pourrait constituer un risque et non une opportunité, notamment du fait d’absence de cadre juridique, juge-t-il.
En ce sens, dans un discours lu par le directeur général du Trésor public, Faycal Tadinit, le ministre des Finances Abderrahmane Raouya, a rappelé le processus de modernisation entamé par le gouvernement ajoutant que dans ce contexte, « le rôle du régulateur est primordial ». « En effet, des mutations régulées et bien maitrisées permettront de hisser les systèmes et les plateformes des marchés aux meilleurs standards de protection de la clientèle, de sécuriser des paiements, les systèmes informatiques et sauvegarder la stabilité financière », a-t-il affirmé.
Le ministre a ainsi appelé les régulateurs du système financier à opter pour une démarche d’ouverture de partenariats avec « les acteurs innovants » et le monde scientifique pour l’acquisition du savoir faire et la maitrise des nouvelles technologies. Ces innovations, a poursuivi M. Raouya dans ce discours, ne représentent pas des défis uniquement, mais aussi « de formidables opportunités à saisir » pour le système financier et pour l’économie nationale dans son ensemble. Des opportunités que les établissements financiers « ont saisies », selon le Secrétaire général de l’association chargée de promouvoir la place parisienne « Europlace », Alain Pithon. « Les établissements financiers ont compris l’enjeu de l’innovation en finance, s’y investissent et possèdent des équipes pour travailler autour de cette thématique », a-t-il soutenu, ajoutant que la technologie blockchain permet la réduction des coûts la possibilité de lever des fonds et l’ouverture sur de nouveaux marchés.
Citant l’exemple de son pays, la France, l’intervenant a estimé que les établissements financiers « ont subi beaucoup de réglementation » notamment à la suite de la crise financière de 2008. Le cadre législatif, poursuit le SG d’Europlace, est primordial. »Il faut donner un minimum de référence et donc de confiance », insiste-t-il. Selon M. Pithon, les régulateurs publics ont un rôle d’impulsion et d’accompagnement « pour encadrer et d’inciter sans bouleverser les acteurs en place ».