La Côte d’Ivoire, toujours des promesses

La Côte d’Ivoire, toujours des promesses

La Côte d’Ivoire, premier volet de notre série sur ces sélections africaines qui rêvent d’entrer dans l’histoire de la Coupe du monde en Afrique du Sud.

Formidable mosaïque de talents bruts, l’équipe dirigée depuis peu par Eriksson doit se solidariser pour espérer.

LA CÔTE D’IVOIRE PEUT-ELLE GAGNER ?

La Côte d’Ivoire sacrée championne du monde le 11 juillet prochain à Johannesburg. Un doux rêve qui ne deviendra sans doute pas réalité. S’ils séduisent par leur potentiel offensif et leur folle armada d’attaquants tous aussi talentueux les uns que les autres (Drogba, Gervinho, S.Kalou, Koné, Dindane), les Eléphants manquent d’une assise défensive stable et digne de ce nom. Et ça ne date pas d’hier.

Les Bamba, Tiéné et autre Barry, le portier de la sélection, n’évoluent malheureusement pas au niveau requis pour aller loin de Coupe du monde. Malchanceux au tirage et tombés pour la deuxième fois de suite dans un groupe dit « de la mort » (Brésil, Portugal, Corée du Nord), les coéquipiers de Didier Drogba n’auront pas de joker et devront d’entrée se comporter en équipe soudée, ce qui n’a pas toujours été leur fort lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations. Sven-Goran Eriksson, nommé sélectionneur le 28 mars en remplacement de Vahid Halilhodzic, aura-t-il changé la donne en un peu plus de deux mois ? On peine à y croire. Réussir en si peu de temps ce qu’il n’a pas été capable de faire en cinq ans avec l’Angleterre (quarts de finale en 2002 et 2006) ressemble à une mission impossible.

SES GRANDES REFERENCES

Qualifiée pour la deuxième fois de son histoire en Coupe du monde, la Côte d’Ivoire n’a pas de référence au niveau mondial. En 2006, cinq mois après avoir perdu la finale de la CAN, les Eléphants avaient eu le malheur de croiser la route de l’Argentine (1-2), des Pays-Bas (1-2) et de la Serbie (3-2) au premier tour. Didier Drogba et ses partenaires avaient pris la porte rapidement, battant la Serbie « pour du beurre ».

Le seul moment de gloire de la sélection ivoirienne remonte à 1992. A Dakar (Sénégal), les coéquipiers de Joël Tiehi avaient remporté le titre continental au terme d’une finale restée dans la mémoire collective. Moins pour le niveau de jeu déployé que pour la séance de tirs au but interminable (24 tentatives) qui avait sacré la Côte d’Ivoire contre le Ghana (0-0, 11 tab à 10).

ÇA PEUT DEPENDRE D’EUX

Qui dit Côte d’Ivoire, dit évidemment Didier Drogba. L’attaquant de Chelsea sort peut-être de la plus grande saison de sa carrière. La plus accomplie en tout cas. Vainqueur du Championnat d’Angleterre, de la Cup et meilleur buteur de Premier League (29 réalisations), l’ancien Manceau pète le feu. Reste à savoir si ses partenaires, hors la fratrie Touré ou Emmanuel Eboué, qui sont rompus aux joutes finales de Ligue des Champions, sauront se hisser au plus haut niveau et se comporter en équipe. Après la CAN 2010, terminée en quarts de finale, Drogba avait reconnu qu’il existait des « problèmes d’ego ».

Seront-ils réglés alors que la fenêtre de tir de la « génération Drogba » s’est considérablement réduite ? C’est là que Sven-Goran Eriksson entre en jeu… « On ne sait toujours pas pourquoi ça ne va pas. J’espère qu’avec le nouvel entraîneur, on va trouver, expliquait récemment Gervinho à l’AFP. On a tellement de talent… Qu’est ce qui ne va pas ? Nous-mêmes, nous n’avons pas trouvé la solution. Si on remet la solidarité des années passées, si on décide tous de se battre pour le coéquipier, on pourra aller au bout ».

CE QU’ILS EN DISENT

Gervinho : « On sait qu’on a de grandes équipes en face de nous. Mais elles doivent se dire la même chose. On va essayer de faire l’exploit. Eux n’ont pas le droit à l’erreur. Ils ont plus la pression que nous. On a des joueurs pour faire du mal à l’équipe adverse ».

Sven-Goran Eriksson : « Avant de parler tactique, laissez-moi travailler avec les joueurs… Mais ce sera un système qui s’adaptera à eux. On ne peut pas faire une révolution en deux semaines. Chaque équipe au Mondial a un ou deux joueurs capables de faire basculer la rencontre. Pour nous, c’est Drogba. »

Romaric : « Si on échoue encore en Afrique du Sud, ce n’est même pas la peine qu’on espère rentrer au pays ! La colère et la déception, je les ai senties après la défaite contre l’Algérie. Il faut bien comprendre que les Eléphants sont le seul facteur d’unification du pays. Quand on joue, il n’y a plus de différences de langues, d’ethnies, de couleur de peau. On doit leur réchauffer le cœur, même si c’est une relation amour-haine. Et puis, ne rien gagner avec cette génération serait plus que triste : ce serait un gâchis. »

PROGRAMME

15 juin : Côte d’Ivoire – Portugal (Port Elizabeth)

20 juin : Brésil – Côte d’Ivoire (Johannesburg – Soccer City)

25 juin : Corée du Nord – Côte d’Ivoire (Nelspruit)

Huitième de finale contre l’Espagne, la Suisse, le Chili ou le Honduras

Maxime DUPUIS / Eurosport