La cranberry : un « antibiotique » naturel

La cranberry : un « antibiotique » naturel

Cette baie de la famille des myrtilles fait l’objet de nombreux travaux de recherche scientifique. Et ses vertus thérapeutiques n’ont pas fini de nous surprendre.

Un polyphénol très puissant

Bien connue des Amérindiens et des premiers colons, la canneberge (son nom en français) était utilisée dans l’alimentation et comme médicament. On le sait car elle est présente dans un tableau représentant le premier repas de Thankgiving en 1621. Sa richesse en Proanthocyanidine de type A (PAC A), un polyphénol très puissant, lui confère des propriétés antioxydantes. Elle en contient 418mg pour 100g, contre 125mg/100g pour la pomme.

Si ses vertus thérapeutiques étaient, jusqu’à il y a une trentaine d’années, empiriques, des études américaines et canadiennes montrent que ses mécanismes d’action sont mieux compris. Reste à convaincre les instances médicales françaises et européennes encore un peu frileuses !

Prévenir le rhume

En 2013, le docteur Christina Khoo, coauteur, publiait dans le Nutrition Journal que les polyphénols de la cranberry stimulaient la production de lymphocytes T-Gamma-delta, des cellules de l’immunité, avec pour effet la réduction des symptômes grippaux (1). Pour le démontrer, une étude a été conduite, pendant 10 semaines, sur 54 personnes (17 hommes et 37 femmes) en bonne santé.

Elle a montré que dans le groupe cranberry, les symptômes liés au rhume et à la grippe étaient fréquents et moins importants que dans celui placébo. Pour la spécialiste, la cranberry, en renforçant le système immunitaire, permet à l’organisme de mieux affronter virus et bactéries.

Soulager les infections urinaires

Les infections urinaires représentent la 2ème cause de prise d’antibiotiques. Une étude cranberry versus placebo, menée sur 263 enfants pendant 6 mois, a montré une réduction du nombre de jours, 12 contre 18, de prise d’antibiotiques (2). Son efficacité est due à un de ses composants, la proanthocyanidine (Type-A PAC) qui contribue à diminuer la fixation de certaines bactéries Escherichia Coli sur les parois des voies urinaires.

Elle abaisserait également de 40 % les taux de Protéine C-réactive, un marqueur de l’inflammation (3). Globalement, lorsqu’elle est correctement dosée (36mg de PAC/100mg), elle réduit de 30 % la fréquence des cystites. C’est dans cette indication qu’elle a été reconnue par l’Afssa (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments).

Pour info : 3 à 4 verres par jour de jus de cranberry basse calorie (Ocean Spray), apporte l’équivalent de 36mg de PAC, la dose efficace recommandée.

Protéger l’estomac

Moins documentée, mais néanmoins une piste en cours d’exploration, sa contribution dans la prise en charge de l’ulcère de l’estomac. Ce dernier, causé par une bactérie, l’helicobacter pilori, est traité par antibiotiques.

La cranberry agirait sur l’activité microbienne de la sphère gastrique et sur le stress inflammatoire et oxydatif (4). Elle augmenterait également la concentration dans la flore intestinale de probiotiques (bifidobactérium) qui aiderait à lutter contre la bactérie.

Et aussi bonne pour le cœur

Une étude publiée dans l’American Society for Nutrition a également montré que la cranberry jouait un rôle non négligeable chez les personnes ayant fait un accident coronaire. Elle agirait en particulier, en protégeant l’endothélium, le tissu qui tapisse l’intérieur des vaisseaux et maintient la souplesse des artères.

On la trouve où ?

Elle est essentiellement cultivée au Canada, en Amérique du Nord et en Asie (vérifier ou). Dans les plantations Ocean Spray, elle est d’abord immergée, puis ensuite récoltée par un système d’aspiration qui préserve complètement l’intégrité et la qualité du fruit. Plus près de nous, on peut la trouver dans les compléments alimentaires (Gynélis de Léro, Réducys d’EA Pharma), séchée (comme des raisins secs), délicieuse dans les salades ou en accompagnement de volaille ou sous forme de jus pur ou dilué ou dans les supermarchés ou magasins bio.

(1)-Nutrition Journal 2013, 12 : 161 – (2) – Clinical infectious diseases, 2012.54  – (3) – Duffey et al, Nutrients 2014  – (4)- Gotteland et al, 2008.