C’est après quatre longues années, que le film sur la vie de Larbi Ben M’hidi est autorisé à voir le jour. Le film, qui met la révolution algérienne et ce martyr au cœur des évènements a été réalisé par Bachir Derrais. Même s’il a été acheté en août 2018, le film a été censuré pendant quatre ans, mais est enfin autorisé et l’ensemble des interdictions à son encontre son levées.
Le réalisateur du film et les ministères de la Culture et celui des Moudjahidine ont en effet signé ce mardi 14 décembre 2022 un protocole d’accord qui a pour but la levée de toutes « entraves et interdictions » qui visaient l’œuvre audiovisuelle.
Film sur la vie de Larbi Ben M’hidi : quelles sont les raisons de cette censure ?
Comme expliqué précédemment, cela fait déjà quatre ans que le film a été finalisé, mais les Algériens n’ont pas encore eu l’occasion de visionner cette biographie du célèbre héro de la révolution algérienne. La raison est simple : le film a été censuré.
Après sa finalisation, il a du être soumis à la commission de visionnage du ministère des Moudjahidine, comme toute production audiovisuelle relative à la guerre de libération nationale afin d’obtenir un « visa des autorités ».
Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Suite au visionnage du film 55 réserves ont été émises par les autorités compétentes sur le scenario de ce même film. En d’autres termes 55 scènes ne sont pas conformes aux exigences de cette commission, selon dix de ses membres qui demandent «leur coupure, leur remontage ou même leur réécriture».
Les reproches affirmées par cette commission sont claires, le réalisateur n’a pas « mis l’accent sur la vie et le parcours de Larbi Ben M’Hidi ». Dans un second temps, cette commission considère que le film n’a pas assez mis l’accent sur les scènes de guerre et sur les atrocités commises par l’armée française, ni sur le rôle de Larbi Ben M’Hidi dans la lutte armée.
Ensuite, les autorités n’ont pas vu d’un bon œil l’évocation des désaccords entre les chefs historiques FLN, ni la lutte de pouvoir entre Ahmed Ben Bella et la délégation extérieure et, de l’autre, Larbi Ben M’Hidi, Abane Ramdane et le CCE. Bien d’autres aspects du scenario ont eux aussi été remis en cause, ce qui a conduit à cette interdiction.
D’après le réalisateur du film, le courrier qu’il avait reçu exprimait clairement l’interdiction de la commission. Il affirme donc : « Dans le courrier que cette commission m’a adressé le 2 septembre 2018, il est clairement notifié que la version visionnée est interdite de toute projection ou exploitation ».
Le film sur Larbi Ben M’Hidi enfin autorisé à être diffusé
C’est par le biais de son compte Facebook que Bachir Derrais, le réalisateur du film révèle l’autorisation de diffusion. Il publie donc le message suivant : « Je le plaisir de vous annoncer que tout est rentré dans l’ordre et bien rentré même ».
Selon le média Jeune Afrique, celui-ci a affirmé lors d’un appel téléphonique que le film allait être projeté en avant-première à Alger, le 4 mars 2023, soit le jour de la date d’anniversaire de la mort de Larbi Ben M’hidi.
En plus de l’Algérie, le réalisateur compte bien expose les faits reliés à la vie de ce martyr à l’international. Il explique que d’autres avant-premières du film sont prévues dans divers pays sont la France (Paris Lille Marseille Lyon), la Suisse (Genève), l’Angleterre (Londres), le Canada (Montréal), la Belgique (Bruxelles), l’Italie (Rome), les Etats-Unis (Washington), l’Egypte (le Caire), la Tunisie (Tunis), les EAU (Dubaï et Doha).
Dans cette même publication, le réalisateur a donc fini par remercier les ministres de la culture, des moudjahidines et leurs collaborateurs pour « avoir tenu leur parole ».