L’Entreprise des grands travaux pétroliers (GTP), filiale névralgique du groupe Sonatrach, s’achemine vers une paralysie totale et durable, suite au durcissement du conflit social opposant la direction régionale de Hassi Messaoud et le collectif des travailleurs des régions du Sud. Ainsi, en réaction à la poursuite du mouvement de grève enclenché le 30 avril dernier par les employés de l’entreprise, la direction régionale de GTP à Hassi Messaoud a décidé, hier, de procéder à la fermeture pure et simple des grandes bases de vie que sont LPG et Irara, tout en annonçant la mise en congé de l’ensemble de son personnel.
À travers une note interne, dont une copie est parvenue hier à notre rédaction, la direction régionale de GTP de Hassi Messaoud n’hésite pas, en ce sens, à tirer la sonnette d’alarme sur le devenir de l’entreprise, indiquant que la poursuite du débrayage observé depuis 5 jours par les travailleurs, “perturbe gravement le fonctionnement de l’entreprise et met à l’arrêt ces projets en cours”. Tout en évoquant “une violation des dispositions légales” par les travailleurs, malgré les engagements formulés en vue d’une prise en charge graduelle de leurs revendications socioprofessionnelles, la même direction régionale ne manque pas de déplorer ouvertement la persistance du mouvement de grève, qui menacerait, selon elle, jusqu’à la pérennité même de l’entreprise, “s’il venait à perdurer”.
Aussi, explique la direction régionale de GTP dans sa note adressée aux travailleurs, “le souci de sauvegarder le patrimoine de l’entreprise nous amène à prendre la décision de fermer les bases de vie LPG et Irara et de mettre en congé l’ensemble du personnel”. Cette décision “entrera en vigueur à partir du lundi 6 mai 2019 (demain, ndlr)”, indique la même note, en précisant que pour les bases éloignées, “la prise en charge en matière d’hébergement et de restauration sera amputée au personnel en arrêt de travail”. À souligner enfin que selon le procès-verbal d’une réunion tenue mercredi dernier entre le partenaire social et la direction régionale de GTP, il a été convenu entre les deux parties l’examen graduel des différents points de la plateforme de revendications soumise par les travailleurs, dont notamment l’augmentation de 20% des salaires, ainsi que d’autres exigences liées aux conditions de vie, à la permanisation et à la promotion professionnelle, ainsi qu’aux aménagements du cycle de travail.
À l’issue de cette réunion, la direction de GTP s’est engagée à examiner l’ensemble des requêtes formulées par le collectif des travailleurs, tout en exhortant le personnel à reprendre rapidement le travail en attendant la prise en charge de sa plateforme de revendications. Un engagement qui n’aura visiblement pas suffi à contenter les grévistes, poussant ainsi au durcissement du conflit social entre le partenaire social et la direction et mettant surtout en péril l’une des plus importantes filiales de la compagnie nationale d’hydrocarbures.
A. R.