ALGER- Le ministre du Bâtiment et de la Construction des territoires sahraouis libérés, Mohamed Lamine Bouhali, a affirmé lundi à Alger, que la direction sahraouie veut un règlement pacifique à la question du Sahara occidental à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
La direction sahraouie « veut un règlement pacifique et croit en les efforts onusiens et aspire à un tel règlement », a indiqué M. Bouhali lors d’un débat au Forum du quotidien « Echaâb », intitulé « La république sahraouie de Mohamed Abdelaziz à Brahim Ghali… la lutte se poursuit pour l’indépendance ».
Après avoir donné un aperçu sur l’occupation du Sahara Occidental, son partage entre le Maroc et la Mauritanie et la période de guerre menée contre le régime marocain, M. Bouhali, président la 7e édition de l’université d’été du Front Polisario qui se tient à Boumerdes, s’est interrogé de l’utilité de « l’attente des Sahraouis de l’application des décisions onusiennes surtout après l’obstination affichée par le Maroc, le renvoi de la MINURSO et la poursuite des tergiversations ».
Ainsi, il a fait remarqué que le peuple sahraoui est confronté à deux « deux cas: l’ONU compte-t-elle assumer ses responsabilités en exerçant des pressions sur le Maroc ou le peuple sahraoui sera-t-il sacrifié pour faire perdurer les mensonges de la partie marocaine ».
Rappelant que les Sahraouis « veulent une solution pacifique et non un retour aux armes », il s’est toutefois interrogé « qu’adviendra-t-il si les choses venaient à persister », car a-t-il relevé l’occupant marocain « a, dès le début, anéanti tout ce qui est vivant dans le cadre de sa politique expansionniste qui cible la région tout entière ».
A ce propos, le ministre sahraoui a salué la position de l’Algérie qui « soutient les Sahraouis à l’opposé de certains pays occidentaux dont la France, première alliée du Maroc », avant d’ajouter que « l’Occident a adopté la cessation de la guerre » au Sahara Occidental et l’organisation d’un référendum » et « c’est là, a-t-il renchéri, un droit que nous revendiquons pour l’autodétermination mais depuis 1991 » soit, depuis le cessez-le-feu et l’application du plan de paix.
Depuis ce jour, la situation « oscille entre la cessation et le blocage et depuis ce jour, les Nations unies sont incapables d’organiser un référendum et le Conseil de sécurité incapable d’appliquer ses décisions », a-t-il regretté.
Répondant aux questions des journalistes sur les dernières attaques du régime marocain contre les Sahraouis, M. Bouhali a estimé que « le Maroc mène des attaques y compris médiatiques afin de soustraire toute légitimité à la cause sahraouie et le refus du roi marocain de recevoir le secrétaire général onusien, Ban Ki-moon, et le renvoi de la MINURSO s’inscrivent dans ce sillage ».
« Si les portes restent fermées et le Maroc continue de se dérober de ses engagements, nous serons face à deux options, soit les Nations unies exercent une pression sur le Maroc pour l’amener à respecter le droit international ou nous assisterons à un retour aux armes et nous serons obligés ».
La direction sahraouie « comme les Nations unies est animée de bonnes intentions à savoir que le règlement pacifique reste escompté et jamais nous nous opposerons aux négociations ».
Par ailleurs, le ministre sahraoui a insisté sur les bonnes relations entre la Mauritanie et le Sahara occidental qui partagent des frontières communes sur une longueur de 1 700 km, ajoutant que le président sahraoui avait dépêché récemment une délégation à Nouakchott, pour discuter du « problème de la drogue marocaine qui sévit dans la région ».
Il a déploré cependant, la « passivité des Nations unies devant le refus du Maroc à recevoir Ban Ki-moon ».
En outre, il a dénoncé la position intransigeante du Maroc qui s’entête à vouloir proposer un plan d’autonomie. Comment peut-il (le Maroc) prétendre à un plan d’autonomie alors qu’il n’a aucune souveraineté sur les territoires du Sahara occidental, s’est-il étonné.
M. Bouhali a saisi également l’occasion pour dénoncer les peines « arbitraires » prononcées par un tribunal militaire à l’encontre des détenus de Gdeim Izik pour avoir manifesté « pacifiquement », ce qui est « une violation flagrante des droits de l’Homme », a-t-il dit.
De son côté, Amina Baâli, membre de la délégation de défense des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, a dénoncé les violations marocaines des droits de l’Homme contre les Sahraouis, soulignant que le Maroc véhicule la fausse idée selon laquelle les Sahraouis et les Marocains jouissent des mêmes droits dans ces territoires.
Elle a dénoncé par ailleurs la pression dont fait l’objet les médias sahraouis dans les territoires occupés.
Concernant l’action du mouvement associatif dans les territoires occupés, Mme Baâli a indiqué qu’il y a des cellules qui mènent un travail de sensibilisation sur l’autodétermination comme seule solution ».
La 7ème édition de l’université d’été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), s’est ouverte mardi dernier à Boumerdes, sous la présidence de M. Bouhali.
Cette rencontre devant durer jusqu’au 22 août et organisée à l’université Mohamed Bougara (Boumerdes), est marquée notamment par la présence du président sahraoui, Ibrahim Ghali.