La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Mme Christine Lagarde, a admis vendredi que « c’est à l’Europe qu’il incombe avant tout de résoudre les problèmes de son système bancaire ». Mais compte tenu des multiples interconnexions du monde d’aujourd’hui, « il est dans l’intérêt à tous de rétablir la santé des banques européennes », a-t-elle souligné dans son allocution prononcée lors du « Dialogue annuel des leaders » organisé à New York par le quotidien allemand Seddeutsche Zeitung ainsi que le think tank Atlantic Council et le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger Consultancy. Avant d’aborder la crise financière européenne, la patronne du FMI a appelé à continuer de réformer le système financier mondial en renforçant les outils de gestion de crise et l’architecture globale du système. Cinq ans après l’éclatement de la crise, a-t-elle déclaré, d’importantes mesures ont été prises, mais l’objectif d’un système financier plus sûr n’est pas encore atteint. « Nous sommes encore loin du but », a affirmé Mme Lagarde. Selon elle, pour finir le travail entamé, « les décideurs doivent définir une feuille de route claire et s’y tenir, pas seulement avec un horizon de cinq à dix ans, mais aussi pour les semaines et les mois qui viennent ». A ce propos, elle a considéré que les prochaines mesures que prendront les responsables dans le secteur financier seront « déterminantes pour briser l’enchaînement dévastateur des cycles de crise », notamment sur le plan de l’économie politique, c’est-à-dire du choix et de la mise en œuvre des politiques. Dans l’immédiat, a-t-elle averti, il convient de s’attacher à restaurer la santé du système financier, faute de quoi « les banques fragiles continueront d’étouffer la croissance ».
A cet égard, elle a jugé qu’il faut faire porter les efforts avant tout sur les banques européennes, ajoutant que compte tenu des multiples interconnexions du monde d’aujourd’hui, il est dans l’intérêt à tous de rétablir la santé des banques européennes. « Mais, ne nous méprenons pas, c’est à l’Europe qu’il incombe avant tout de résoudre les problèmes de son système bancaire.
En d’autres termes, il faut plus d’Europe et non moins », a-t-elle préconisé.
Par ailleurs, la DG du FMI a aussi prôné le renforcement de l’architecture du système financier, par une réglementation plus judicieuse, une supervision plus rigoureuse et des incitations appropriées pour le secteur privé. « Compte tenu de la taille, de la complexité et des interconnexions du système, nous avons besoin de cohérence, de coordination et de coopération à travers les établissements, les marchés et les frontières », a-t-elle soutenu. Elle a également appelé les établissements financiers à prendre une plus grande part dans la recherche et la mise en œuvre de solutions à travers la mise en place de « systèmes de gouvernance interne de la plus haute qualité ».