La dissension déteint sur plusieurs mouhafadhas et kasmas :Turbulences au FLN

La dissension déteint sur plusieurs mouhafadhas et kasmas :Turbulences au FLN

Pas moins de 14 kasmas de Bordj Bou Arréridj ont dénoncé, hier, les dérives de la direction actuelle du parti.

Le FLN est dans la tourmente. Alors que le parti est entré dans une phase de turbulences depuis le mois de mai dernier, la direction actuelle n’a pas trouvé mieux que d’annoncer la réactivation, pour septembre prochain, de son initiative «politique nationale dans la cohésion et pour le progrès», censée prémunir le pays des dangers qui le guettent.



En sachant, toutefois que plusieurs petits partis ayant adhéré à cette démarche avaient annoncé leur divorce avec le FLN, qui n’a pas tenu sa promesse relative à l’abrogation des deux articles controversés de la loi, portant le régime électoral, les excluant de la compétition électorale. D’autre part, sous l’effet de la contagion, le malaise a déteint sur plusieurs mouhafadhas à l’intérieur du pays.

De plus en plus la dissension au sein des structures locales du parti est signalée. La dernière en date, après celle de Chlef, Oran, Es-senia, Djelfa, la mouhafadha de Bordj Bou Arréridj a pondu un communiqué virulent à l’égard de la direction centrale du parti. Les auteurs de ce document, signé par 14 kasmas de ladite wilaya, s’insurgent contre «les propos et déclarations dangereux et sidérants proférés par des membres de bureau politique contre les symboles de la révolution de Novembre 1954 ou les 14 moudjahidine et moudjahidate, signataires de l’appel à délivrer le FLN confisqué». Les contestataires se démarquent de «ces insultes portant atteinte à l’honneur des moudjahidine, des attitudes et comportements indignes du FLN», déplorent-ils. Par conséquent, un appel à tous les militants et militantes est lancé afin «de se dresser comme un seul homme pour défendre le FLN contre les dérives perpétrées par la direction illégitime et les tenants de l’argent sale et les partisans de ‘la chkara »», peut-on lire également. Les protestataires affirment partager le diagnostique dressé par les auteurs de l’appel quant à la longue crise dans laquelle s’est empêtré le FLN. L’apparente unité affichée lors du Xe congrès, se fissure au fur et à mesure que les rendez-vous électoraux approchent, laissant place à des dissensions révélant au grand jour la fragilité d’un parti fonctionnant au grè des cercles de décision. Des querelles qui ont eu également pour effet d’écorner l’image de ce parti dans l’opinion publique. Cette posture difficile risque de s’accentuer lors de l’établissement des listes de candidatures aux législatives.

Comme à chaque rendez-vous électoral, des déballages de linge sale ne manqueront pas de fuser de partout au sein du parti, pour s’opposer au tri de la direction centrale du parti entre candidats à la candidature. Dans ces conditions, la constitution de listes parallèles n’est pas écartée. Par ailleurs, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a ordonné l’élaboration d’un rapport d’évaluation de chaque élu relevant de sa formation. Cette opération à l’intérieur du parti intervient notamment pour exclure des listes de candidatures les protagonistes du secrétaire général du parti, Amar Saâdani. Le FLN qui veut maintenir sa place de première force politique du pays, notamment au sein des assemblées élues aura fort à faire. Conforter le FLN dans sa position de première force politique du pays.

Après l’attaque des «historiques», les membres du bureau politique du FLN ont été instruits de riposter, mais sans son secrétaire général qui reste muet. Pour rappel, fin juillet, 14 moudjahidine dont Zohra Drif-Bitat, Abderahmane Cherif-Meziane, Mouloud Dehlal et Djilali Guerroudj ont signé une lettre pour dénoncer «le sort réservé au FLN confisqué, par la direction actuelle à sa tête Amar Saâdani et appeler à le libérer». Pour rappel d’autres ex-responsables du parti à l’image de Abderrahmane Belayat, Abdelkrim Abada, Abdelaziz Belkhadem, ont accueilli favorablement la position exprimée par le groupe de moudjahidine qui ont dénoncé, dans leur appel le sort réservé à leur formation politique par la direction actuelle.