La fédération algérienne des consommateurs vient de tirer la sonnette d’alarme sur l’utilisation abusive de pesticides dans la production agricole et met en garde contre la consommation de viande avariée du mouton de l’Aïd (quelques cas ont été signalés), en attendant les résultats des analyses.
Pour éviter tous risques, elle appelle le ministère de l’Agriculture à suivre cette affaire de près afin de déterminer les causes de ce changement de couleur de la viande quelques heures après l’abattage et prendre des mesures pour la préservation de la santé de la population.
«Malgré l’alerte des citoyens sur cette viande avariée, le ministère n’a pas encore communiqué les résultats des analyses, ni interdit la consommation de cette viande», a déclaré le président de la fédération des consommateurs Zaki Hariz, contacté hier, en dénonçant les pratiques de certains éleveurs et intermédiaires qui utilisent pour l’engraissement du bétail un complément d’aliment de poulet. Ce qui réduit de la qualité de la viande.
Ce phénomène qui a été constaté durant cette fête de l’Aïd a incité la fédération à hausser le ton en donnant l’alerte sur la consommation de produits alimentaires dont la teneur en pesticides est très élevée vue l’utilisation abusive des ces produits qui peuvent être toxiques. Une situation qui devrait interpeller le ministère, estime la fédération, afin de limiter l’emploi de ces produits par les agriculteurs.
Des produits considérés comme source potentielle de cancers et autres maladies, de plus en plus répandues au sein de la population, dont la fédération des consommateurs dénonce la vente libre et non réglementée et l’absence de toute traçabilité prouvant leur origine et même les quantités importées.
Le président de la fédération explique que «des visites sur le terrain et discussions avec les agriculteurs ont montré que ces derniers n’ont aucune notion de dosage de ces pesticides et que ces produits sont utilisés de façon anarchique». «Nous avons appris, a indiqué le président de la fédération, par les agriculteurs que le budget consacré à ces produits dangereux est beaucoup plus élevé que celui réservé à l’achat de graines ou à l’arrosage. Les agriculteurs se soucient plus de leur récolte que de la santé de la population». De l’autre côté, a souligné le président de la fédération, « il y a absence totale de contrôle et de suivi de la part du ministère sur ces produits. Comme il y a absence d’analyses des produits agricoles et des viandes par les laboratoires. Aussi, les résidus des pesticides sur les produits alimentaires n’existent pas. Ce qui complique davantage la situation».
La fédération attire également l’attention du ministère sur l’utilisation anarchique des médicaments vétérinaires. M. Hariz a souligné que «l’utilisation des antibiotiques par les vétérinaires pose aussi problème du fait que la quarantaine avant l’abattage n’est pas respectée et le suivi et le contrôle de ces bêtes ne se fait pas. Au lieu d’investir dans l’hygiène des espaces réservés pour ces animaux, c’est la solution facile qui est adoptée et qui peut avoir des conséquences graves sur la santé de la population à long terme», a expliqué le président de la fédération.