La Fédération des consommateurs propose une centrale de surveillance des risques

La Fédération des consommateurs propose une centrale de surveillance des risques

Pour prévenir le risque de surendettement des ménages liés à la restitution du crédit à la consommation, la Fédération algérienne des consommateurs revendique la mise en place d’une centrale de surveillance des risques.

Pour le vice-président de la fédération, Menouar Lahcène, le crédit à la consommation n’est pas forcément un moyen pour améliorer le pouvoir d’achat des ménages mais plutôt un facteur qui risque de multiplier les dépenses chez les consommateurs.

« Nous avons déjà fait l’expérience du crédit à la consommation et de ses retombées négatives sur les Algériens », a-t-il rappelé en prévenant que le surendettement a fait éclater des familles et a même été à l’origine de certains cas de dépression et de suicide.

Menouar Lahcène, qui s’exprimait hier en marge du forum d’El Moudjahid, consacré à la campagne pour la rationalisation de la consommation et la lutte contre le gaspillage, a estimé que les citoyens n’ont pas la culture du crédit et recourent souvent au prêt bancaire pour se payer une voiture de luxe ou même des articles électroménagers, sans tenir compte de leurs capacités financières.

Quant à l’intérêt pour l’Etat de rétablir le crédit à la consommation, après sa suspension durant la loi de finances complémentaire 2008, le vice-président de la fédération a expliqué ce fait par la baisse progressive des ventes chez les opérateurs depuis la mise en œuvre du programme de logements.

Plus explicite, il a ajouté que l’austérité que la plupart des ménages se sont imposée, afin de consacrer leurs épargnes à l’achat d’un logement, a fait chuter les ventes des entreprises, d’où l’intérêt du retour du crédit à la consommation.

« En somme, ce crédit permet beaucoup plus de booster les actions commerciales des entreprises et des banques que d’améliorer le pouvoir d’achat, d’autant que les crédits ne sont pas bonifiés », a-t-il conclu.

Interrogé sur la notoriété de sa fédération et si elle disposant réellement d’un quelconque pouvoir pour protéger le consommateur, Menouar Lahcène a répondu que la fédération est connu des concessionnaires, des commençants en électroménager et des grands distributeurs notamment.

« Nous sommes sollicités par les consommateurs et nous parvenons à régler 80 % des litiges à l’amiable », s’est-il félicité. Il a toutefois admis que la fédération n’a pas l’influence souhaitée sur la société et le consommateur mais elle travaille pour le long terme.

« Nous travaillons avec les universitaires sur le comportement des consommateurs et il existe même des mémoires de licences et des thèses de doctorat sur ce thème dans les départements de sociologie », a-t-il souligné.

Tout en rappelant que la fédération est formée d’un réseau de consommateurs, Menouar a exprimé son souhait de fonder « la maison du consommateur » qui regroupera une salle de conférences, des ateliers et de petits laboratoires.