La femme occupe une place « relativement importante » dans le secteur de la communication et les entreprises de presse en Algérie, malgré une « présence minoritaire » aux postes de décision dans ce secteur, selon une étude sur « la situation socio-professionnelle et la visibilité des femmes dans les médias en Algérie » dont les résultats ont été présentés lundi à Alger en présence du ministre de la Communication, Hamid Grine.
L’étude menée par le ministère de la Communication, en collaboration avec ONU Femmes, a été réalisée dans le cadre du programme de coopération entre le gouvernement algérien et ONU Femmes, intitulé « renforcement de l’effectivité de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes en Algérie 2015-2018 », supervisé par le ministère des Affaires étrangères.
Etendue sur cinq mois, cette étude a abouti à des résultats chiffrés reposant sur « une approche genre du secteur de la communication : situation socio-professionnelle et programmation audiovisuelle ».
Les conclusions de cette étude, présentés par le consultant Saïd Benmerad, ont relevé que « la place des femmes dans le secteur de la communication et les entreprises de presse, qu’elle soit écrite ou audiovisuelle, représente un poids relativement important malgré une présence minoritaire aux postes de direction ».
En termes de situation professionnelle au sein des médias, il a été relevé que « le poids des femmes journalistes dans les effectifs du secteur médiatique représente largement plus du double du taux national de femmes dans la population employée ».
Cette donne, ajoute l’étude, « est vérifiée quel que soit le média : presse écrite ou audiovisuel, public ou privé », soulignant que les femmes journalistes « sont majoritaires même dans certains organes audiovisuels publics, radios et télévisions ».
Dans la presse écrite, elles représentent globalement « plus du tiers des journalistes que ce soit dans les effectifs de la presse papier ou ceux de la presse électronique ».
La même étude montre que les femmes journalistes « sont assez bien représentées aux postes de responsabilité dans certains médias, mais faiblement ou pas du tout, aux postes de décision », alors qu’au sein du ministère de la Communication, il a été remarqué « une parité dans les effectifs et plus du tiers des fonctions supérieures occupées par des femmes ».
Dans ses recommandations, l’étude a plaidé, notamment, pour « une image et un discours médiatique exempts de stéréotypes et une amélioration de la situation socio-professionnelle des femmes dans les médias » et pour « des mesures visant à favoriser l’égalité des genres au sein des organisations de médias ».
Présent à cette rencontre, l’ambassadeur de Belgique en Algérie, Pierre Gilon, dont le pays apporte un soutien financier au programme de coopération entre l’Algérie et ONU Femmes, a indiqué que le programme se décline dans plusieurs domaines, notamment celui des médias ainsi que la participation des femmes élues au niveau local.
Il a rappelé avoir inauguré récemment « le dernier cycle de formation au profit des femmes élues au niveau local, qui entre dans le cadre du partenariat entre ONU Femmes et le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales avec le soutien de la Belgique ».
Le programme de coopération entre le gouvernement algérien et ONU Femmes, intitulé « renforcement de l’effectivité de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes en Algérie 2015-2018, a été lancé en octobre 2015 par le gouvernement algérien et l’ONU Femmes (l’entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes).
Il intervient en appui aux dynamiques nationales et a pour objectif de contribuer, aux côtés des institutions et de la société civile, à une « plus grande effectivité de l’égalité des droits entre hommes et femmes, consacrée par les législations nationales ».
Il s’inscrit totalement dans le cadre de la politique nationale pour la défense et la promotion des droits humains des femmes et dans la mise en œuvre des engagements internationaux de l’Algérie.