Le processus électoral récemment engagé avec l’élection le 20 mars dernier de Kheirredine Zetchi à la tête de la Fédération algérienne de football risque-t-il d’être annulé par la Fifa ? L’on est sans doute encore loin de cette décision ultime mais les dernières informations parvenant de Dely Ibrahim prouvent bien que la fédération mondiale cherche à comprendre si le ministère de la Jeunesse et des Sports algérien a joué un rôle dans le dernier scrutin fafien, surtout que des parties algériennes se sont plaintes de cet état de fait, justement.
En effet, selon une source digne de foi, nous apprenons que le 21 mars dernier, soit au lendemain des élections, la Fifa a envoyé une lettre à la FAF dans laquelle elle demande des explications quant au déroulement du dernier scrutin. La FAF a répondu le 22 mars à la Fifa avec tous les documents afférents à cette élection.
Il faut rappeler que des candidats à la FAF, à savoir Mouldi Aïssaoui et Abdelkrim Medouar se sont déjà plaints publiquement des irrégularités ayant entaché les élections comme le rejet abusif de leurs candidatures, la manipulation hors délai de la liste du candidat Zetchi, la mise à l’écart du président de la commission électorale, Ali Baâmeur, l’immixtion des pouvoirs publics par le truchement d’un directeur central, en l’occurrence Djelab.
Il y a eu également des transgressions flagrantes du code électoral de la FAF, à commencer par le piétinement du principe de séparation des pouvoirs pourtant interdit par l’article 1 de ce code et même par la Constitution du pays. “Les principes démocratiques doivent être respectés, tout comme ceux de la séparation des pouvoirs et de transparence”, stipule l’article 1 du code disciplinaire.
Or, dans les deux communiqués parus récemment sur le site de la FAF, l’on remarque que Hacen Hamar fait partie de la commission qui a traité les candidatures et de celle qui a traité les recours, les signatures des deux communiqués faisant foi.
Auparavant, la commission a passé outre une entorse au code électoral, déjà rectifiée par Ali Baâmeur, à savoir que le délai entre les deux AG, ordinaire et élective, doit être de 60 jours. “Les élections de la FAF sont organisées par la commission électorale conformément au code électoral de la FAF et des statuts de la FAF.
Les élections de la FAF auront lieu soixante (60) jours après la date de la tenue de l’assemblée générale ordinaire de fin de mandat”, indique l’article 9 du code électoral. En outre, le même article 9 du code électoral stipule clairement que “les dossiers des candidatures doivent être envoyés par e-mail ou déposés trente jours avant la date prévue pour la tenue des élections de la FAF”. Or, ces dossiers ont été déposés à la date limite de dépôt des dossiers fixée par la commission électorale, c’est-à-dire le 11 mars, au moment où le scrutin était prévu pour le 20 mars, soit seulement 9 jours avant.
L’article 9 précise que “la liste définitive des candidats retenue doit être rendue publique sur le site de la FAF et par voie de presse et envoyée à tous les membres de l’assemblée générale concernés au minimum quinze jours avant la date prévue pour la tenue des élections de la FAF”. Sachant que les élections ont eu lieu le 20 mars, cela nous donne à peine deux jours d’intervalle.
En outre, Mourad Mazar, président de la Fédération internationale de la lutte contre la corruption sportive, a saisi lui aussi la Fifa en joignant au dossier tous les PV nécessaires de la commission électorale. Par ailleurs, les fédérations doivent au préalable informer la Fifa sur la date exacte de la tenue de l’AGE. La FAF a-t-elle respecté cette disposition réglementaire ? Reste à savoir maintenant qu’elle sera la position de la Fifa après les explications de la FAF !