Le manque de lieux de détente et de loisirs pousse les familles à profiter de n’importe quelle manifestation pour s’offrir une sortie, même si l’événement ne les attire pas forcément.
La 43e édition de la Foire internationale d’Alger (FIA), inaugurée mercredi dernier par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, a drainé la foule, le week-end dernier. Les lieux étaient noirs de monde. Ce fut l’affluence record et le pic tant espéré par les organisateurs et les différents participants.
Les deux parkings, pourtant assez vastes, de la Safex se sont avérés exigus pour les véhicules des nombreux visiteurs. Une aubaine pour de jeunes chômeurs qui ont comme d’habitude improvisé de “nouveaux” lieux de stationnement aux alentours de la manifestation.
Il n’aura fallu qu’une petite heure pour qu’ils affichent complet. À leur grand bonheur car la recette de ces deux jours de repos équivaut à toute une semaine de travail.
50 DA par automobiliste pour près d’une centaine de voitures, ils ne pouvaient pas mieux espérer ! De leur côté, les derniers arrivés, à partir de 15 heures, étaient contraints de “louer” une place au niveau du site AADL des Bananiers. Tant pis s’il faut faire une trotte sous un soleil de plomb. C’est le week-end. Évidemment, nul n’a échappé à l’éternelle circulation et la longue file d’attente.
Et une fois libéré du cauchemar de la circulation et de la prospection pour une place de stationnement, il faut se frayer un chemin au milieu des nombreux piétons, poussettes, enfants, vendeurs de jouets et les voitures qui ont droit d’accès.
Pour mieux orienter les visiteurs qui ne connaissent pas les lieux et leur faire gagner du temps, des brochures détaillées, distribuées par des demoiselles à l’entrée, permettent d’aller directement au stand de votre choix ou tout autre lieu.
À défaut d’autres moyens de distraction
En fait, les nombreuses familles ont profité du week-end pour joindre l’utile à l’agréable. Après avoir fait le tour des différents stands nationaux et étrangers, qui ont suscité la curiosité de tous les visiteurs, les familles s’offrent une détente du côté du parc d’attractions. Le Dream Park était plein à craquer. On aurait cru que la moitié de la population s’était donnée rendez-vous.
Il est vrai que ces dernières années, le Dream Park est devenu un lieu de prédilection de nombreuses familles, mais la tenue de la FIA a fait pencher la balance vers cette destination plus qu’une autre. C’est tant mieux pour les familles qui, il faut le dire, n’ont pas un grand choix pour diversifier leurs sorties.
Et c’est ce qui explique que toute manifestation, quelle qu’elle soit, draine un monde fou. En effet, assez souvent, ce n’est pas l’événement en lui-même qui attire les familles. Ces dernières peuvent faire un saut au parc d’attractions sans qu’il y ait une quelconque foire. Mais le fait qu’il s’y tient en parallèle une manifestation, on cède vite à la tentation en sachant pertinemment que la sortie ne sera pas de tout repos et sera très coûteuse surtout si l’on cède à tous les caprices des enfants.
Et Dieu sait combien ils en font dès qu’ils se retrouvent dans un espace ouvert et plein de leurs convoitises favorites : jouets, friandises et glaces. Une demi-journée au Dream Park reviendrait facilement à une famille de trois à quatre enfants à 3 000 DA environ et si l’on décide de rester pour le dîner, la facture atteindra facilement 5 000 DA. Les dépenses commencent à l’entrée même du parc d’attractions pour les tickets de jeux. 200 DA pour cinq jeux.
Ce qui fait déjà 200 DA multiplié par le nombre d’enfants à divertir. Mais il n’y a pas que l’attraction au milieu d’un parc spacieux et les idées ne manquent pas pour en faire un véritable fonds de commerce. D’autant qu’il est strictement interdit de faire entrer une quelconque provision, ne serait-ce pour les petits. Tout s’achète à l’intérieur.
Le choix est aussi varié que les jeux proposés aux enfants, aux ados et même aux parents qui s’en donnent à cœur joie. Pizzas, poulets, brochettes, gaufres, glaces, friandises, crêpes, barbe à papa, beignets, jouets… tout y est à des prix presque inabordables.
Et le comble, c’est que les enfants veulent tout avoir. Résultat : les engueulades parents-enfants éclatent aux quatre coins du parc et finissent par les : “Ce sera votre dernière sortie.” Un avertissement que les parents laissent derrière eux, car le week-end d’après, ils recommencent et rentrent toujours avec le fameux avertissement de la fin. Et rebelote.
Un support publicitaire à ciel ouvert
La tenue de la Foire internationale d’Alger et le crochet des familles au parc d’attractions a permis à plusieurs boîtes de faire la publicité de leurs produits en distribuant des brochures louant leurs prestations.
C’est le cas notamment pour les agences de voyages dont l’une d’elles est allée jusqu’à proposer “des séjours culturels, touristiques et familiaux payés par facilité”. Maroc, Tunisie et Turquie sont les destinations proposées sans oublier une “omra pour soi ou pour une personne choisie”.
Des opérateurs de la téléphonie mobile, à l’image de Nedjma, n’ont pas raté cette aubaine. Postés aux différentes entrées de la Safex, les jeunes de Nedjma vous accostent avec un grand sourire et vous proposent de recharger votre compte pour participer à une tombola et bénéficier de certaines prestations, notamment l’accès à un espace de détente pour les enfants.
Nombreux sont ceux qui ont accepté de tenter leur chance de décrocher une voiture, des écrans LCD…. Ça ne coûte que quelques dinars de recharge que de toute façon, le visiteur finira par débourser ailleurs et de surcroît payer la prestation s’il opte pour la formule Flexy.
MALIKA BEN