La France a payé à AQMI une rançon de 17 millions de dollars pour faire libérer ses otages détenus au Nord-Mali. Ce qui porte le montant global des rançons versées par les pays Européens à 89 millions de dollars durant la période allant de 2004 à 2011.
L’information n’a pas été donnée par des sources non identifiées. Ce sont là des déclarations faites par l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis à Bamako, au Mali. « Il y a deux ans, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a pris des Français en otages dans une mine d’uranium au nord du Niger, et pour faire libérer ces otages la France a payé une rançon d’environ 17 millions de dollars », a déclaré, jeudi, Vicki Huddleston, ambassadrice des États-Unis au Mali de 2002 à 2005 et chargée des affaires africaines au Secrétariat à la Défense de juin 2009 à décembre 2011, à la télévision française iTélé.
La diplomate américaine, qui semble être sûre et certaine de ses affirmations, a affirmé que l’argent n’a pas été versé directement au groupe AQMI, mais qu’il a transité par le gouvernement malien. «Les rançons, comme toutes les rançons, ont été payées indirectement. Elles ont terminé entre les mains du gouvernement malien et ensuite elles sont retournées, du moins une partie, aux salafistes », affirme-t-elle. « Je suppose que la plupart des gens étaient au courant, les Algériens particulièrement savaient ce qui se passait quand des otages étaient libérés », a ajouté l’ex-diplomate.
Interrogée sur le fait que le gouvernement français a tout le temps nié le paiement de rançons, Vicki Huddleston a rétorqué que »tout le monde sait que de l’argent passe de mains en mains et par différents intermédiaires et que cela se termine dans la trésorerie, pouvons-nous dire, d’AQMI et que cela leur permet d’acheter des armes et de recruter ».
Au-delà de la France, les pays Européens auraient payé, selon la diplomate américaine, l’équivalent de 89 millions de dollars de rançons aux terroristes durant la période allant de 2004 à 2011. C’est « le chiffre dont j’ai entendu parler et que j’ai vu écrit noir sur blanc », a-t-elle expliqué.