Au terme de sa visite effectuée hier à Batna, l’ambassadeur de France en Algérie a indiqué que l’effort déployé par notre pays en matière de développement des infrastructures de base, notamment le projet de l’autoroute Est-Ouest, encourage les constructeurs français à investir dans l’industrie de l’automobile.
Intervenant au cours d’une séance de travail tenue en présence des responsables de la Chambre de commerce et d’industrie «Aurès», d’opérateurs économiques et de concessionnaires locaux représentant des constructeurs automobiles français, Xavier Driencourt a réitéré «la volonté des investisseurs français à promouvoir une offre de prestations de qualité dans le domaine de l’industrie automobile».
«Pourquoi pas le montage de voitures françaises en Algérie à l’avenir ?» s’est-il interrogé. Ainsi, le projet permettant la production des voitures «made in Algeria» commence vraisemblablement à prendre forme.
Et pour cause ! En plus des déclarations d’intention de certains constructeurs étrangers, du côté des pouvoir publics, l’heure est désormais à la concertation et à l’étude de faisabilité dudit projet.
En clair, le Conseil des participations de l’Etat (CPE), qui se réunira la semaine prochaine, traitera plusieurs propositions d’installation d’usines de construction automobile en Algérie.
Selon le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, qui s’exprimait en marge de la séance plénière de l’APN consacrée aux questions orales, «la réunion du Conseil des participations de l’Etat [CPE], étudiera des projets en gestation portant sur un partenariat avec de grands constructeurs automobiles de renommée mondiale».
Ce dernier s’est abstenu de divulguer officiellement les noms des partenaires étrangers intéressés par ce projet, pour la simple raison que cela «relève du secret dans les négociations».
Certains responsables algériens ont évoqué qu’un projet dans ce sens avec les Allemands et des Emiratis, est «ficelé» et que le coût a été identifié.
Ayant longtemps profité d’un marché très soutenu, (les importations de véhicules de tourisme et utilitaires ont atteint en valeur 3,7 milliards de dollars en 2008), les concessionnaires automobiles établis en Algérie ne veulent pas être en marge de ce projet d’investissement.
Eux qui ont vu leurs volumes de ventes réduits d’une manière sensible après la suppression des crédits aux véhicules, une décision prise dans le cadre de la LFC 2009, se disent «disposés à s’engager dans la branche de construction automobile en Algérie».
Selon le président de l’Association des concessionnaires automobiles d’Algérie (AC2A), Mohamed Bairi, «un groupe de travail mixte est en train de se mettre en place pour adopter une approche commune et faire aboutir le projet de développer un tissu industriel dans ce secteur en Algérie».
La même source, qui s’exprimait lors d’un point de presse organisé à la veille de l’ouverture du Salon international de l’automobile d’Alger, a ajouté que cette proposition trouve son essence par le fait que le marché algérien est «énorme en raison de la forte demande en automobile en Algérie due notamment aux besoins de transports croissants».
«Cette étude, à laquelle sont également associés l’Union professionnelle de l’industrie automobile et mécanique [UPIAM] ainsi que le Forum des chefs d’entreprise [FCE] et dont le contenu a été aussi transmis aux maisons mères des différentes marques présentes sur le marché, s’est, notamment, penchée sur les différentes conditions nécessaires pour l’avènement d’une telle industrie en Algérie», a-t-il rappelé.
A la lumière de ces récentes déclarations, la construction d’une industrie de véhicules en Algérie peut s’avérer effective, même si ce genre de projet a été déjà évoqué depuis plusieurs mois par le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, qui avait indiqué que la fabrication de voitures en Algérie «serait pour bientôt» et que «les négociations avec de grandes firmes étrangères sont en cours pour la fabrication de voitures en Algérie».
Salah Benreguia