Paris souffle-t-elle le chaud et le froid ? Après des déclarations bien osées du président Macron qui s’est attaqué à l’histoire de l’Algérie, voilà qu’un pas de plus, qui s’inscrit dans le cadre de ce qui est appelée en France la réconciliation des mémoires, a été franchi.
En effet, aujourd’hui, jeudi le 23 décembre 2021, la France a ouvert ses archives relatives aux affaires judiciaires et aux enquêtes policières menées en Algérie lors de la guerre de libération. Cette ouverture effective des archives intervient suite à la parution d’un texte publié au Journal officiel.
Toutes « les archives publiques produites dans le cadre d’affaires relatives à des faits commis en relation avec la guerre d’Algérie entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1966 » sont désormais consutables, en vertu de l’arrêté du ministère de la Culture.
Un gage de bonne volonté ?
La décision de Paris d’ouvrir ses archives intervient au moment où ces dernières étaient de droit non consultables pendant 75 ans, sauf en obtenant une dérogation. Il s’agit d’un pas de plus vers « l’apaisement mémoriel » qui s’inscrit dans un contexte qui reste encore tendu entre l’Algérie et la France.
L’ouverture de ces archives « conservées aux Archives nationales, aux Archives nationales d’outre-mer, dans les services départementaux d’archives, dans le service des archives de la préfecture de police, dans les services d’archives relevant du ministère des Armées et à la direction des archives du ministère de l’Europe et des affaires étrangères », va permettre de se documenter sur beaucoup d’affaires qui se sont déroulées lors de la guerre d’indépendance et même après.
Il s’agit de documents « relatifs aux affaires portées devant les juridictions et à l’exécution des décisions de justice » mais aussi de « documents relatifs aux enquêtes réalisées par les services de la police judiciaire », indique l’arrêté ministériel publié aujourd’hui jeudi dans le journal officiel.
Il est à rappeler que le président Macron avait promis de faciliter aux historiens leur travail concernant le passé houleux entre l’Algérie et la France. En mars 2021, il reconnait qu’Ali Boumendjel a bel et bien été « torturé et assassiné » par l’armée française pendant la guerre d’Algérie en 1957.