La Fraude ajourne tout débat sur la qualité : Encore un bac sous haute surveillance

La Fraude ajourne tout débat sur la qualité : Encore un bac sous haute surveillance

Aucun changement dans les dispositions prises pour le déroulement des épreuves du baccalauréat sur un plan organisationnel. C’est le volet purement lié à la sécurité de l’examen qui a été quelque peu renforcé. Objectif : limiter la fraude qui l’entache.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Le débat sur la nature des sujets proposés au baccalauréat est sans cesse ajourné. Priorité à la lutte contre la fraude qui, chaque année, mobilise d’importants moyens humains et financiers.
L’édition 2019 ne fera pas exception. Si l’examen n’a subi aucune modification ni dans le fond ni dans la forme, sa sécurisation est renforcée. Le département de l’éducation met les bouchées doubles pour éviter un scénario qui ne s’est que trop souvent répété.

Pour cette année, une nouvelle disposition a été prise puisque les annexes de l’Office national des examens et concours (Onec), chargées de préparer les sujets des examens de fin d’année pour les trois paliers, ont été équipées de brouilleurs pour éviter d’éventuelles fuites.
Il s’agit des annexes de l’Onec à Alger et Batna , chargées de l’impression des sujets du bac, tandis que les sept autres sont chargées de l’impression des sujets du BEM et de celui de fin de cycle primaire. Avec cette mesure, c’est à la source que le ministère de l’Éducation veut éviter toute fuite. Une mesure qui s’ajoute au huis clos imposé aux enseignants ayant élaboré ces mêmes sujets.
En partenariat avec l’organisme relevant du ministère de la Justice dont la mission principale est la lutte contre la cybercriminalité, il sera plus aisé d’identifier les personnes qui seraient tentées de publier sur le net les sujets avant même le début des épreuves.
C’est sur un autre front que la tutelle sera attendue. Celui de la publication des sujets juste après leur distribution à l’intérieur des centres d’examen.

Pour cette année, les épreuves qui s’étaleront du 16 au 20 juin débutent à 8h30, en matinée et à 15h dans l’après- midi. L’accès aux centres d’examen se fait quant à lui de 7h 30 à 8h en matinée et entre 14h et 14h 30 en après-midi. Les retardataires seront admis dans la tranche de la demi-heure qui précède le début des épreuves, après un enregistrement de leur nom. Depuis quelques années, les retards sont devenus une véritable technique de triche.
De nombreux candidats attendent à l’extérieur que les sujets soient publiés sur Facebook pour en prendre connaissance avant de rejoindre les salles d’examen. Ni les coupures d’internet ni les menaces d’exclusion pour une durée de cinq années n’ont réussi à dissuader les tricheurs. Les pédagogues sont formels. La triche à une échelle aussi grande révèle une véritable crise de valeurs. L’effort a perdu son sens et le respect du principe de l’égalité des chances ne semble plus être le premier souci d’une grande majorité de candidats. Une seule solution pour venir à bout de la fraude généralisée, assurent-ils : modifier la nature des questions.
En posant aux candidats des questions indirectes dont les réponses ne sont pas forcément écrites sur leurs cahiers, il leur sera difficile d’aller les chercher autrement qu’en faisant l’effort de réflexion qu’ils sont censés faire.

L’examen de cinquième prévu demain
Les élèves du primaire ouvrent le bal
Les élèves de cinquième année primaire s’apprêtent à subir les épreuves de l’examen de fin de cycle. Ces dernières sont programmées pour la journée de demain. Ils seront 812 655 candidats, dont 48.60% de filles, à être examinés dans les trois matières essentielles, à savoir les mathématiques et les langues arabe et française. Pas de dépaysement pour les jeunes candidats puisque comme le veut une disposition datant déjà de quelques années, c’est dans leurs propres établissements qu’ils passeront l’examen. Ce dernier avait fait l’objet d’une réflexion qui avait été abandonnée. Le ministère de l’Éducation réfléchissait, en effet, à supprimer tout simplement cet examen. Jugé pas très révélateur du degré d’acquisition des apprentissages, l’examen est coûteux. Il nécessite la mobilisation de plusieurs secteurs sans compter les moyens financiers. Plus de 80% des élèves obtiennent la moyenne requise. Les autres sont repêchés grâce à leurs résultats scolaires obtenus au cours de l’année.
N. I.