Chaque année, les ministres et les hauts responsables du secteur de l’énergie, ainsi que la Sonelgaz, établissent des évaluations exorbitantes des coûts liés à la consommation énergétique.
En 2017, les dépenses liées à l’énergie représentaient une part significative des budgets communaux, atteignant un total de 27 milliards de dinars algériens. L’éclairage public à lui seul absorbait 13 milliards de dinars, soit près de la moitié de ce budget.
En outre, tenant compte de la situation de la Sonelgaz, les autorités continuent d’exhorter les municipalités à « éviter le gaspillage » et à « rationaliser la consommation d’électricité ». Une question persiste à ce sujet : comment y parvenir ? Un responsable a proposé, par exemple, l’adoption des énergies renouvelables et l’installation de lampes LED.
Quelles solutions pour les communes afin de rationaliser la consommation d’énergie ?
En dépit de l’installation de lampes LED ou de panneaux photovoltaïques, les collectivités locales se trouvent en réalité dans l’incapacité de réguler ou d’optimiser de manière significative la consommation, de réduire efficacement le gaspillage ou de maîtriser l’éclairage.
Les contraintes budgétaires, qui entravent le renouvellement et la modernisation des équipements d’éclairage public, s’ajoutent à des obstacles techniques échappant à leur contrôle, notamment en ce qui concerne l’analyse de la performance.
Dans ce contexte, la gestion déléguée prend tout son sens. Elle offre aux municipalités la possibilité d’opter pour un modèle contractuel avec des coûts prédéfinis, tout en établissant une traçabilité de la performance. Ce mode de gestion apporte des outils de gestion technique performants, reposant sur des capacités intrinsèques plutôt que sur des considérations purement visuelles.
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La gestion déléguée permet la concrétisation des objectifs étatiques, car elle implique une évaluation de la performance, se traduisant par une approche économique tant dans la réalisation des travaux que dans les coûts d’exploitation et d’entretien.
Alors que la demande en éclairage public continue de croître, notamment dans des zones en développement, des projets touchant à l’éclairage public s’étendent également aux cités et aux nouvelles villes, y compris les programmes de logements tels que l’AADL, l’OPGI, et le LPI.
Ainsi donc, confier la gestion du service public d’éclairage à des entreprises et micro-entreprises spécialisées peut assurer la prestation d’un service de qualité tout en favorisant une consommation énergétique plus rationnelle.
Gestion déléguée : l’exemple de l’ADE et du ministère des Ressources en eau
L’Algérie a connu une expérience positive de gestion déléguée dans le secteur des ressources en eau, avec des résultats encourageants dans les wilayas d’Alger, Tipaza, Constantine, et Oran.
Les bénéfices incluent une distribution d’eau potable améliorée, une disponibilité continue de l’eau, la généralisation de la télégestion, le renouvellement des infrastructures, l’installation de nouveaux branchements, et l’amélioration de la qualité de l’eau ainsi que de l’efficacité des stations d’épuration.
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D’ailleurs, plus de 300 micro-entreprises sur le point de signer des contrats avec l’Algérienne des eaux pour la gestion déléguée, couvrant des tâches telles que l’entretien des infrastructures, la détection et la réparation des fuites, l’installation des compteurs, la maintenance des pompes, et les réparations électriques.
La question qu’il faut se poser à cet égard est donc la suivante : et si le système de gestion déléguée pour lequel a opté le ministère des Ressources en eau pouvait-il mettre fin au problème du coût exorbitant de l’éclairage public qui saigne littéralement le budget des collectivités locales en Algérie ?