La Grande Mosquée de Paris visée par une campagne de diffamation

La Grande Mosquée de Paris visée par une campagne de diffamation

La Grande Mosquée de Paris (GMP), symbole historique et religieux majeur, est devenue une victime collatérale des tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France. 

Sous la direction de Chems-Eddine Hafiz, un recteur d’origine algérienne, l’institution fait face à une vague d’accusations et de campagnes médiatiques virulentes, alimentées par des controverses politiques et des débats sur son financement.

Depuis le début de l’année, la GMP est attaquée sur plusieurs fronts. 

La situation a pris une nouvelle tournure après l’arrestation d’influenceurs algériens accusés d’appels à la violence, lorsque certains médias d’extrême-droite ont impliqué la Mosquée de Paris dans une supposée tentative de déstabilisation de la France. 

La GMP a rejeté fermement ces allégations, amplifiées par des personnalités telles que l’ancien ambassadeur Xavier Driencourt.

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Dans un communiqué publié en janvier, l’institution a dénoncé ces accusations comme étant le fruit d’une campagne orchestrée en réponse à ses positions politiques, notamment son appel à voter contre l’extrême-droite lors des législatives françaises de 2022.

La question de la certification halal

Au cœur des controverses figure la certification halal, un domaine où la GMP joue un rôle clé. 

Depuis 2023, l’Algérie a confié à la Mosquée de Paris l’exclusivité de la certification halal pour les produits importés en provenance de l’UE et d’autres régions. 

Ce monopole suscite des critiques, notamment de la part du vice-président des Républicains, François-Xavier Bellamy, qui a dénoncé un « système juteux » pesant sur les entreprises européennes.

Ces accusations ont été renforcées par certains médias français et marocains, qui remettent en question la transparence financière de l’institution. 

Face à ces attaques, Chems-Eddine Hafiz a assuré que tous les revenus générés par la certification sont traçables et utilisés pour financer le culte musulman dans le respect des lois françaises et européennes.

Une campagne aux multiples dimensions

La crise ne se limite pas au domaine économique. Les lobbyistes marocains se sont également emparés du sujet, certains suggérant de confier la gestion de la Grande Mosquée de Paris au Maroc. 

Ces idées, relayées par des figures d’extrême-droite comme Damien Rieu, s’inscrivent dans une campagne plus large visant à fragiliser les liens historiques entre la GMP et l’Algérie.

Une réponse basée sur la transparence

Malgré les attaques, Chems-Eddine Hafiz reste ferme. Dans ses interventions, il défend l’importance de la double appartenance franco-algérienne de la Mosquée de Paris, qu’il considère comme un atout plutôt qu’un problème. 

Il rappelle également que depuis 1982, l’Algérie a contribué financièrement à la restauration de l’édifice, dans le respect des lois françaises.

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Le recteur a de plus dénoncé une campagne visant à diviser les communautés musulmanes en France, soulignant que de nombreux Français de confession musulmane commencent à douter de leur place dans le pays.

La Grande Mosquée de Paris, symbole de dialogue et de coexistence, se retrouve aujourd’hui au centre de tensions politiques et médiatiques. 

Face à une campagne qu’elle qualifie de « sans précédent », l’institution appelle à un apaisement des relations entre la France et l’Algérie et à la reconnaissance de son rôle historique et spirituel.