La hausse des prix du sable et du ciment risque de paralyser les chantiers, Les professionnels du bâtiment tirent la sonnette d’alarme

La hausse des prix du sable et du ciment risque de paralyser les chantiers,  Les professionnels du bâtiment tirent la sonnette d’alarme

Ces deux produits font l’objet d’une grande spéculation qui pénalise les entreprises de réalisation, selon le président de la Confédération générale du patronat de la wilaya de Boumerdès (CGB) qui regroupe plus de 1 600 entreprises.

La  pénurie de sable qui a touché ces derniers mois les wilayas du centre du pays semble se propager pour atteindre de nombreuses wilayas. Une situation qui risque d’entraver de nombreux programmes de réalisation de logements et d’équipements publics dans plusieurs régions.

C’est ce que nous ont affirmé les responsables de la Confédération générale du patronat qui précisent qu’outre cette crise de sable intervenue après la fermeture des sablières de Baghlia, le ciment, lui aussi, se fait rare et se vend actuellement entre 1 000 et 1 100 dinars alors que son prix est fixé à 740 dinars le quintal. Ces deux produits essentiels pour le bâtiment font aujourd’hui l’objet d’une grande spéculation qui pénalise les entreprises de réalisation, a indiqué M. Bentoura, président de la Confédération générale du patronat de la wilaya de Boumerdès (CGB) qui regroupe plus de 1 600 entreprises de bâtiment. “En l’espace de deux mois, le prix du camion de 18 tonnes de sable d’Oued Souf est passé de 40 000 à 60 000 DA. Le sable de Sétif a atteint le prix de 45 000 DA alors qu’il se vendait 23 000 DA”, estime-t-il.

Cette hausse vertigineuse s’explique par la fermeture des sablières clandestines de Baghlia qui approvisionnaient la plupart des chantiers de la wilaya du centre du pays. Une fermeture amplement justifiée suite aux dégâts causés à l’environnement et aux ouvrages d’art de la région. De nombreux spéculateurs ont profité de cette situation pour revoir les prix à la hausse de ce produit qui se fait rare.

En l’absence de carrières de sable suffisantes dans la région centre, les entreprises se rabattent sur le sable d’Oued Souf, très demandé, d’où l’augmentation de son prix. “Le sable de carrière, quand il existe, est de mauvaise qualité et ne peut assurer la  sécurité des constructions”, estime un entrepreneur de Boumerdès. “Nous sommes parfois obligés de nous rabattre sur ce type de sable qui est produit dans les wilayas de Sétif et de Chlef”, précise-t-il encore. La rareté du sable a coïncidé avec la spéculation qui touche ces jours-ci le ciment, aussi bien sur le marché de l’informel que du formel. “Le quintal de ciment qui se vendait entre 800 et 860 DA chez les revendeurs est cédé actuellement à 1 100 DA alors que le prix d’usine est fixé à 740 DA chez les cimenteries étatiques de Gica et à 960 DA chez le privé”.

Face à une telle situation, les entrepreneurs et leur organisation patronale tirent la sonnette d’alarme et demandent aux pouvoirs publics d’intervenir pour mettre fin à cette spéculation. “La situation du BTPH est déjà affectée par de nombreux problèmes et si ces deux problèmes du ciment et du sable ne sont pas réglés, il y a risque de paralysie de chantiers dans la plupart des régions du pays”, affirme Ali Mezali de la CGB. De nombreuses entreprises ont, par ailleurs, revendiqué une révision des prix unitaires de leurs marchés pour éviter la faillite.

M. T.