La justice égyptienne a décidé lundi de prolonger de 15 jours la détention de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi. Destitué par un coup d’État militaire le 3 juillet, il est depuis lors détenu dans un endroit gardé secret.
Alors que les manifestants pro-Morsi continuent à tenir tête aux autorités égyptiennes, la justice a annoncé lundi 12 août avoir prolongé de 15 jours la détention préventive de l’ex-président Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l’armée le 3 juillet.
L’ancien chef de l’État issu des Frères musulmans, toujours détenu au secret par l’armée, a été formellement placé en détention préventive le 26 juillet. Il a été inculpé d’implication présumée dans ces opérations imputées au Hamas et visant les forces de sécurité lors de la révolte contre le président Hosni Moubarak en 2011. Les charges portent en particulier sur l’aide que lui aurait apportée le Hamas pour s’évader d’une prison où le régime Moubarak l’avait incarcéré début 2011, peu avant d’être chassé du pouvoir.
Un tribunal égyptien avait statué le 23 juin que le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et le Hezbollah chiite libanais étaient impliqués dans cette importante évasion dans la prison de Wadi Natroun, au nord-ouest de la capitale.
Mohamed Badie jugé le 25 août
À l’époque, Mohamed Morsi avait assuré que lui et les 33 autres membres des Frères musulmans détenus avec lui ne s’étaient pas évadés mais que « des habitants (leur avaient) ouvert les portes » de la prison. Selon des sources de sécurité, des milliers de prisonniers ont submergé leurs gardiens à Wadi Natroun et se sont dispersés dans les villes et les villages avoisinants.
De nombreux autres dirigeants des Frères musulmans sont également en détention préventive ou recherchés par la justice. Plusieurs hauts responsables de la confrérie, dont son Guide suprême Mohamed Badie, doivent être jugés à partir du 25 août pour « incitation au meurtre » de manifestants anti-Morsi.
Les autorités égyptiennes sont depuis plusieurs semaines aux prises avec des manifestants qui réclament le retour leur ancien président en organisant des sit-in au Caire. La menace d’une dispersion par la police a été brandie plusieurs fois, mais semble être repoussée chaque jour, face au nombre impressionnant de protestataires.