Le tribunal correctionnel de Bir Mourad Raïs a prononcé ce jeudi une condamnation sévère à l’encontre de Mohamed Bouakkaz, ancien directeur général du protocole à la présidence de la République. Celui-ci a écopé de cinq ans de prison ferme pour des faits d’abus de fonction et d’enrichissement illicite. Le jugement a également inclus une amende de 600 000 dinars et un dédommagement d’un million de dinars à verser au Trésor public.
Mohamed Bouakkaz condamné à cinq ans de prison pour abus de fonction et enrichissement illicite
L’ex-haut responsable, visiblement stupéfait par le verdict, a réagi avec une émotion palpable en entendant la sentence. « Cinq ans de prison ? Pourquoi ? Je n’ai rien fait ! » a-t-il crié avant de s’effondrer dans les bras de son avocat, perturbant la salle d’audience. Les membres de sa famille présents ont été secoués par l’annonce, certains éclatant en sanglots tandis que les policiers tentaient de maintenir l’ordre.
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Lors de son procès, qui s’est tenu le 9 avril dernier, Mohamed Bouakkaz avait vigoureusement nié les accusations qui pesaient contre lui. Il avait mis en avant son « parcours irréprochable » et son dévouement à l’État, soulignant sa carrière marquée par des succès. Cependant, la défense, composée des avocats Allegue, Chama et Behabyles, a mis en lumière plusieurs irrégularités dans la procédure, notamment concernant l’évaluation des biens incriminés.
Le dossier met en avant certains biens attribués à Bouakkaz, comme une résidence modeste dans la région de Sebala, un vieux véhicule, et un immeuble inachevé dans la région de Boudouaou. Les avocats ont contesté l’accumulation de ces biens en une seule fois, expliquant que certains avaient été acquis grâce à des prêts bancaires et que d’autres avaient été financés en vendant des biens personnels.
Cinq ans de prison et une lourde amende pour l’ex-directeur du protocole
Les défenseurs ont également mis en doute l’appartenance de certains biens à leur client, citant un appartement au nom de la belle-sœur de Bouakkaz, ainsi qu’une résidence familiale au Royaume-Uni, attribuée à tort à son épouse. Quant aux accusations de montres de luxe reçues en cadeau, elles ont été rejetées par la défense, qui a souligné l’absence de toute preuve matérielle à ce sujet.
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Un autre point soulevé par la défense a été la crédibilité du témoin clé, Merzak Rouijali, qui, selon eux, aurait rétracté ses déclarations et dont les revenus actuels semblent également suspecter l’origine de sa richesse.
La procureure a requis une peine plus sévère de dix ans de prison et une amende d’un million de dinars. Parallèlement, le représentant du Trésor public a demandé cinq millions de dinars en réparation.
Le verdict, qui a secoué l’accusé et ses proches, a été accueilli avec consternation par la défense, qui a désormais dix jours pour faire appel. Ce procès met en lumière les tensions autour de la gestion de l’enrichissement personnel dans les cercles politiques et administratifs de haut niveau.
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