La reine amazighe Kahina a réussi, en son temps, à unifier le Maghreb, a souligné, samedi dernier à Khenchela, Mme Zineb Ali-Benali, professeur à l’université Paris 8. Intervenant lors du 6e colloque historique dédiée à la Kahina, cette universitaire a rappelé que cette femme « hors du commun » a fait de la localité de Baghaï (16 km de Khenchela) sa capitale avant d’être défaite par le commandant musulman Hassan Ibn Nouamane, à la tête d’une armée de 40.000 hommes en l’an 701.
Mme Ali-Benali, insistant sur les qualités de chef-militaire de la Kahina, qui a réussi à se rallier les populations de la région, a indiqué que cette reine berbère figure « parmi les rares femmes au parcours politique aussi exceptionnel ». Elle a estimé que sa place et son rôle historique doivent aujourd’hui être « réhabilités », avant d’ajouter que le courage de la Kahina a inspiré un grand nombre de poètes et d’artistes.
Elle a également appelé à « mettre en lumière d’une manière plus appliquée » l’œuvre de cette reine et la période durant laquelle elle a vécu. Une visite sur le site archéologique de Baghaï, où sont conservés des vestiges de fortifications romaines et byzantines utilisées par la Kahina pour mener ses combats, a été organisée dans l’après-midi au profit des invités de cette rencontre. Les travaux du colloque ont été marqués auparavant par la présentation de deux communications, « Les derniers jours de la Kahina » et « La vie de la Kahina ».
Une exposition sur le patrimoine traditionnel amazigh de la région est, également, organisée en marge de la rencontre au musée de la wilaya. Sur le thème « Pour la réhabilitation de l’histoire », ce colloque de deux jours est initié par de l’Association culturelle et scientifique de Khenchela (ACSK), en coordination avec l’association Si Mohand U M’hand de la wilaya de Tizi-Ouzou. Il réunit des universitaires de Guelma, de Annaba, de Sétif, de Batna et de Tizi-Ouzou ainsi que Jean Ollier et Zineb Ali-Benali, universitaires français.