La karantika élue meilleur street food de la planète selon TasteAtlas

La karantika élue meilleur street food de la planète selon TasteAtlas

Une fierté nationale se hisse au sommet mondial : selon le guide gastronomique international TasteAtlas, la karantika, ce flan doré à base de pois chiches si populaire dans les rues algériennes, vient d’être sacrée meilleure street food de la planète

Une reconnaissance majeure pour ce plat traditionnel oranais, apprécié pour sa simplicité, son goût unique et sa dimension profondément populaire. 

Dans ce même classement, un autre trésor algérien, la mahjouba, se distingue également en se positionnant à la 41e place mondiale, confirmant le rayonnement croissant de la cuisine algérienne traditionnelle sur la scène internationale.

Un plat populaire au goût d’histoire

La karantika — aussi connue sous les noms de garantita, karantita ou calentica — est bien plus qu’un simple en-cas de rue. C’est un plat de mémoire, né dans les ruelles d’Oran, dont l’origine remonte à l’époque coloniale. 

Selon une légende locale, la recette aurait vu le jour en 1703, dans le fort de Santa-Cruz, alors occupé par des soldats espagnols. Pris au piège d’un siège et à court de provisions, ces derniers auraient broyé les restes de leur réserve de pois chiches, les mélangeant à de l’eau et du sel pour en faire une pâte qu’ils firent cuire… donnant naissance à la « calentica », littéralement « petite chaude » en espagnol.

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Depuis, la recette a évolué, mais l’essence reste la même : farine de pois chiches, eau, huile, sel, parfois enrichie d’œufs, et toujours relevée de cumin, ingrédient magique qui exalte ses saveurs. À Oran, on la prépare dans sa version la plus simple. À Alger, on y ajoute des œufs pour plus de texture. À Mostaganem, elle est souvent dégustée pendant le Ramadan avec la chorba ou la hrira.

Une street food à portée de tous

L’un des grands atouts de la karantika, c’est son accessibilité. Vendue chaudement enveloppée dans un morceau de pain, elle se déguste pour quelques dinars seulement — parfois moins de 50 DA. Présente sur tous les trottoirs d’Algérie, des grands boulevards d’Alger aux quartiers populaires d’Oran, elle fait partie du quotidien de millions d’Algériens. Étudiants, travailleurs, enfants, anciens : tout le monde connaît ce goût réconfortant, souvent associé à l’enfance et aux souvenirs familiaux.

On la trouve dans les marchés, les coins de rue, les plages ou encore près des lycées et des universités. Le rituel est immuable : une généreuse portion dans un pain, une pincée de sel, du poivre, du cumin, parfois de la harissa et le tour est joué.

Une cuisine qui fait rayonner l’Algérie

Cette distinction par TasteAtlas est bien plus qu’un simple classement. Elle symbolise une reconnaissance internationale du savoir-faire culinaire algérien. Elle récompense une culture ancestrale, transmise de génération en génération, souvent dans l’ombre d’autres cuisines méditerranéennes plus médiatisées. Le succès de la karantika et de la mahjouba prouve que la cuisine populaire peut rivaliser avec les plus grandes tables, à condition d’être valorisée.

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La gastronomie devient ici un vecteur de rayonnement culturel, mais aussi un levier économique. Alors que de nombreux pays investissent dans la diplomatie culinaire, cette victoire algérienne rappelle l’urgence de préserver, documenter et promouvoir les trésors de notre patrimoine culinaire.

Une victoire du goût, de la mémoire et de la simplicité

La karantika, humble, généreuse, ancrée dans la réalité du peuple, incarne tout ce que la cuisine peut transmettre : l’histoire d’un territoire, la créativité face à l’adversité et l’amour du vrai goût. En se hissant en haut du classement mondial, elle ne devient pas seulement une star culinaire : elle rappelle que les racines algériennes sont solides, savoureuses et fièrement portées par ceux qui les font vivre, jour après jour, dans les rues et les foyers du pays.