La Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH) tire la sonnette d’alarme face à la détérioration du pouvoir d’achat des algériens, au moment où explique-t-elle les citoyens sont déjà confrontés à un problème de survie. Elle prévient que le front social algérien sera davantage agité dans les mois à venir, au point de risquer la rupture.
Pour la Ligue, les raisons de l’inflation reflètent les dysfonctionnements contenus dans la politique économique du gouvernement, surtout après l’adoption de la loi finances 2016 et ses effets sur les conditions de vie du citoyen et particulièrement sur les couches les plus défavorisées.
Ce n’est certainement pas demain que la ménagère pourra remplir son panier sans que son porte-monnaie ne s’allège de ses quelques maigres sous, regrette la ligue qui juge que tous les signaux et les indices convergent vers une détérioration du pouvoir d’achat.
La LADDH attire l’attention l’opinion publique sur l’absence de concurrence (gel du conseil national de la concurrence dépendant d’un simple ministre du commerce alors qu’il devrait être une institution indépendante). Ce qui a pour conséquence de favoriser l’émergence de tendances monopolistiques. Quant à la politique des prix, elle est considérée comme sans efficacité.
La LADDH ne se limite pas à faire une constat, elle avance aussi des propositions, comme l’investissement dans les industries agroalimentaires pour réduire la facture des importations, le relèvement d’un salaire minimum ou encore la mise en place d’un « mécanisme durable et opérationnel pour maîtriser les prix de produits de large consommation.
Pour la LADDH, l’Etat doit continuer à être acteur dans certains secteurs sensibles comme le transport, la santé et l’enseignement pour soutenir les entreprises productrices des produits de large consommation et d’imposer des taxes sur les marchandises importées afin de préserver l’économie nationale.
La ligue prône aussi un système fiscal transparent impartial, moderne et indépendant, un environnement économique et social qui réponde à des règles claires et respectées par tous les intervenants économiques, l’organisation du commerce national et les marchés de gros ainsi que la répartition du travail selon les régions et les récoltes agricoles.
Enfin, la LADDH appelle à l’éradication du marché informel, tout en recommandant dans ce cadre l’obligation de l’utilisation des chèques bancaires et des factures dans les transactions commerciales. «Il faut éradiquer le marché informel de devises qui est une source de financement de plusieurs activités illégales à l’instar du blanchiment d’argent au même temps où les banques publiques et privées connaissent de grandes difficultés», conclut la LADDH.