La laddh met en garde et évoque “un problème de survie” “Le front social risque la rupture”

La laddh met en garde et évoque “un problème de survie”  “Le front social risque la rupture”

L’organisation propose une batterie de mesures à même de “remédier au problème du pouvoir d’achat en Algérie”.

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme a dénoncé, hier, les augmentations qu’elle juge “intempestive” des prix des produits de première nécessité. Une situation que l’organisation impute directement à la loi de finances 2016.



Tout en tirant la sonnette d’alarme “face à la détérioration du pouvoir d’achat des Algériens”, la Laddh, dans un communiqué rendu public hier, met en garde contre les effets de ces augmentations sur le front social qui, prévient-elle, “risque la rupture” avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi de finances. “Nous sommes déjà confrontés à un problème de survie et le front social algérien sera davantage agité dans les mois à venir, au point de risquer la rupture”, avertit l’organisation de défense des droits de l’Homme qui estime que “les raisons de l’inflation reflètent les dysfonctionnements contenus dans la politique économique du gouvernement et surtout après l’adoption de la loi de finances 2016 et ses effets sur les conditions de vie du citoyen et particulièrement sur les couches les plus défavorisées”.

Les perspectives s’annoncent visiblement très inquiétantes si l’on se fie aux prévisions de la Laddh qui relève, à ce propos, que “tous les signaux et les indices convergent vers une détérioration du pouvoir d’achat”. Ce qui est alarmant, d’après l’organisation, c’est qu’aucun groupe de produits n’a été épargné par cette “flambée” de l’indice des prix à l’importation. “Celle qui concerne les produits alimentaires retient, encore une fois, l’attention et renseigne sur le degré de dépendance chronique et récurrente de l’Algérie vis-à-vis de l’extérieur pour satisfaire la demande en besoins alimentaires (céréales, laits, viandes, légumes secs…)”, note encore la Ligue qui constate que les vendeurs affichent discrètement les prix qui, pour la plupart des produits, dépassent allègrement les 150 DA. La Ligue impute, par ailleurs, le déséquilibre qui caractérise le marché algérien à “l’absence d’une véritable concurrence”, faisant, notamment référence au gel du Conseil national de la concurrence.

“Nous assistons à des tendances monopolistiques faisant que les circuits entre le producteur et le consommateur (les grossistes informels) ont tendance à se rallonger la marge commerciale pouvant représenter 2 à 3 fois le prix de production (surtout dans le domaine agricole), ce qui ne peut que décourager le producteur immédiat et l’orienter vers des activités spéculatives”, analyse la Laddh, qui martèle que “la politique d’encadrement des prix s’avère d’une efficacité limitée”.

Dans ce contexte, la Laddh dénonce une hausse des prix de plus de 15% dans les derniers jours, malgré le constat établi par

l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) qui a indiqué, dans son rapport semestriel sur les marchés alimentaires mondiaux, que les prix des principaux produits alimentaires importés par l’Algérie ont enregistré une baisse de 19% sur le marché international. Dans ce contexte, la Ligue qui propose une batterie de mesures à même de “remédier au problème du pouvoir d’achat en Algérie”.

Tout en appelant à développer des projets d’investissement dans les industries agroalimentaires pour réduire la facture des importations, la Laddh estime que “l’État doit continuer à être acteur dans certains secteurs sensibles comme le transport, la santé et l’enseignement et à soutenir les entreprises productrices des produits de large consommation et à imposer des taxes sur les marchandises importées afin de préserver l’économie nationale”.

Plaidant pour un système fiscal “transparent impartial, moderne et indépendant” et un salaire minimum “mieux adapté aux réalités locales”, la Ligue appelle à “éradiquer l’informel et retourner à l’utilisation des chèques bancaires et des factures dans les transactions commerciales”. La promotion de la production nationale, le ciblage des subventions et la baisse de l’impôt sur le revenu global comptent parmi les autres mesures proposées par la Laddh pour diminuer l’impact négatif des hausses des prix des produits de première nécessité sur la bourse du citoyen.