La lettre de Zahia Kharfallah à son avocat

La lettre de Zahia Kharfallah à son avocat

La lettre de Zahia Kharfallah à son avocat

«En face des tortionnaires de la villa Susini, des incendiaires des mechtas, je me sens à jamais innocente».«Cher Maître, je m’excuse si mon ton vous paraît un peu grave, mais la question pour moi à son importance : ma grâce. N’y réfléchissez plus. Je ne veux pas la solliciter personnellement et n’aimerais pas que vous la demandiez pour moi.

Je ne me sens, en effet, ni vaincue ni coupable. Je suis une prisonnière de guerre et l’armée à laquelle j’appartiens est déjà victorieuse.

C’est elle qui doit me libérer ou me venger si je meurs assassinée. En face des tortionnaires de la villa Susini, des incendiaires des mechtas, je me sens à jamais innocente. Que Messieurs les responsables français décident. Il s’agit de leur honneur, après tout, il n’y va que de ma vie. Je vous prie de m’excuser encore et de croire, cher Maître, à mon amitié.»

La lettre de Ahmed zabana à ses parents

«Ne pleurez pas et soyez fiers de moi» «Mes chers parents, ma chère mère Je vous écris sans savoir si cette lettre sera la dernière et cela, Dieu seul le sait. Si je subis un malheur quel qu’il soit, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu, car la mort pour la cause de Dieu est une vie qui n’a pas de fin et la mort pour la patrie n’est qu’un devoir. Vous avez accompli votre devoir puisque vous avez sacrifié l’être le plus cher pour vous. Ne me pleurez pas et soyez fiers de moi.

Enfin, recevez les salutations d’un fils et d’un frère qui vous a toujours aimés et que vous avez toujours aimé. Ce sont peut-être là les plus belles salutations que vous recevrez de ma part, à toi ma mère et à toi mon père ainsi qu’à Nora, El Houari, Halima, El Habib, Fatma, Kheira, Salah et Dinya et à toi mon cher frère Abdelkader ainsi qu’à tous ceux qui partageront votre peine. Allah est Le Plus-Grand et Il est Seul à être Equitable. Votre fils et frère qui vous aime de tout son cœur.»

H’mida