La desserte ferroviaire assurant la relation Annaba-Tunis sera prochainement remise en service. Selon le quotidien Reporters, citant des responsables de la Société Nationale des Transports Ferroviaires (SNTF), des essais techniques débuteront dès ce mercredi 3 août sur cette voie ferrée.
Cette ligne de 150 à 200 kilomètres sera desservie à fréquence de deux passages par jour, en passant par la wilaya de Souk Ahras. Les essais techniques seront menés mercredi et jeudi par des ingénieurs et des techniciens algériens afin de vérifier l’état des rails et les dimensions des multiples tunnels traversant les régions montagneuses situées sur cet itinéraire.
D’ailleurs, à en croire la même source, ces tunnels pourraient poser problème aux autorails modernes et nécessiteront des travaux de mise aux normes.
Des ingénieurs tunisiens procéderont également à des essais sur la ligne Ghardimaou-Tunisie, en passant par Béja, pour certifier la praticabilité de cette même voie, suspendue en 1994 pour le transport de voyageurs mais maintenue pour le trafic de marchandises entre les deux pays voisins.
Cette desserte ferroviaire assurera le déplacement de centaines de voyageurs par fréquence pour un tarif avoisinant les 2000/DA par billet. Le croisement sera effectué à Ghardimaoui. Quant aux formalités douanières, celles-ci seront opérées à bord du train, durant le trajet, explique encore Reporters.
Une nouvelle impulsion
Boudjema Talaï, actuel ministre des Transports et des Travaux publics suite au précédent remaniement, avait annoncé cette remise en service en novembre 2015. Plus tôt dans la même année, il avait évoqué la desserte Alger-Annaba, qui semble toujours en phase de réhabilitation.
Ces projets font partie d’un vaste programme de développement de la SNTF, qui entend élargir son réseau à 12.500 kilomètres à l’horizon 2025, expliquait en avril 2015 Yacine Bendjaballah, son directeur général.
En attendant la réalisation d’une ligne de train à grande vitesse (TGV) inter-maghrébine, reliant l’Algérie au Maroc et à la Tunisie, la réouverture de la desserte Annaba-Tunis devrait tout de même donner un nouvel élan aux échanges économiques et touristiques entre les deux pays.
En 2014, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Tunisie se sont établis à 2,1 milliards de dollars, selon les chiffres de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). Les exportations algériennes vers la Tunisie, composées essentiellement des hydrocarbures, sont estimées à 1,5 milliard de dollars, tandis que les importations se sont établies à 516 millions de dollars, rappelait Maghreb Emergent.
L’Algérie a exporté vers la Tunisie pour 71,4 millions de dollars de biens hors-hydrocarbures (sucre blanc, verre plat et dérivés sulfonés notamment). La Tunisie est, à ce titre, le premier client de l’Algérie au sein de la Grande zone arabe du libre-échange (Gzale) avec 28% de l’ensemble des exportations hors-hydrocarbures. Elle est aussi son troisième fournisseur avec 18% des importations de l’Algérie dans la Gzale.
Sur le plan touristique, la réouverture de la ligne Annaba-Tunis ne manquerait pas non plus d’encourager les Algériens, notamment les habitants de l’Est du pays, à faire de la Tunisie leur destination touristique estivale de prédilection.
En 2014, le pays voisin a accueilli 1,3 million de touristes algériens selon l’office national du tourisme. Un chiffre en hausse en 2015, atteignant 1,5 millions de touristes. Du 1er janvier au 10 juin 2016, le nombre d’entrées de touristes Algériens en Tunisie est de 451.000 (+2,8%).