La « lutte collective » des pays frontaliers et partenaires de la Libye contre le terrorisme au coeur de l’atelier du CAERT

La « lutte collective » des pays frontaliers et partenaires de la Libye contre le terrorisme au coeur de l’atelier du CAERT

ALGER- L’importance de la « lutte collective » des pays voisins de la Libye et de l’ensemble de ses partenaires contre le terrorisme et l’extrémisme violent aux frontières, a été soulignée mercredi à Alger lors d’un atelier organisé par le Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT).

A l’occasion de cette rencontre tenue autour du thème: « La situation sécuritaire en Libye et son impact sur la sécurité frontalière des pays du voisinage », le directeur de la prospective, de la programmation et de la planification politique au ministère des Affaires étrangères, Hamid Boukrif, a souligné la nécessité de faire face collectivement au terrorisme et l’extrémisme violent.

« C’est collectivement que nous vaincrons ce fléau et c’est ensemble que nous sécuriserons nos frontaliers pour en faire des espaces de gestion et de coopération entre nos pays et nos peuples », a insisté M. Boukrif.

Il a, à cette occasion, rappelé l’impact de la sécurité en Libye sur les pays voisins et la menace qui pèse sur la sécurité globale, précisant que « le défi est de revivifier l’approche commune de l’unité de l’Etat et de la cohésion du peuple libyen », dans le but de protéger ses acquis et ses aspirations à la paix et au développement.

Le responsable algérien a, par ailleurs, réaffirmé « l’intérêt partagé de conforter le gouvernement actuel de Libye, de soutenir le dialogue inclusif entre toutes les forces libyennes », affirmant que la solution à la crise libyenne ne peut provenir que des Libyens eux mêmes.

M. Boukrif a, en outre, appelé à « user de nos influences modératrices et fraternelles pour faire du cadre de concertation en place, avec l’appui et l’engagement du Représentant spécial du SG des Nations unies et l’implication effective des partenaires réunis »

Il a, en outre, expliqué que l’engagement de l’Algérie dans la résolution de la crise en Libye « se traduira par notre capacité à maintenir notre cohésion face à la menace terroriste, à lutter contre les commanditaires de la division et de la discorde et à oeuvrer ensemble avec les autorités légitimes pour bâtir un grand espace de sécurité et de développement ».

Pour le représentant algérien, la mise en place d’un gouvernement d’entente nationale légitime qui siège à Tripoli et les actes légaux, « participe de l’approche privilégiée par l’Algérie pour conforter l’autorité de l’Etat, renforcer ses institutions et consolider la politique menée en vue de garantir l’unité et l’intégralité du pays, et reconstruire une économie dynamique au service du peuple libyen ».

La solution en Libye doit être « inter-libyenne »

Au cours des deux journées de travaux, les représentants nationaux des points focaux du CAERT et experts africains, vont examiner la situation et l’impact sécuritaire en Libye sur les frontières du voisinage, et la manière pour lutter contre le terrorisme qui représente une menace « transnationale » et ce dans le cadre du renforcement de la sécurité entre les frontières.

Selon le directeur du CAERT, Larry Gbevlo-Lartey Esq, cet atelier qui réunit les pays partageant leurs frontières avec la Libye, « sera axé sur les aspects opérationnels et techniques » en vue de lutter « ensemble » et « efficacement » contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

« Toutes les contributions des spécialistes du CAERT vont être soumises pour élaborer des propositions et recommandations qui seront remises aux acteurs politiques pour s’en servir dans la prise des décisions politiques », a-t-il précisé.

De son côté, l’Ambassadeur norvégien en Algérie, Arne Gjermundsen, dont le pays est partenaire du CAERT, a estimé que « la solution à la crise libyenne ne peut provenir que des Libyens eux mêmes », ajoutant que le rôle des pays de l’Europe et voisins est « uniquement de faciliter le dialogue inter-libyen pour arriver à une solution politique à même d’instaurer la paix et le sécurité dans ce pays ».

« La crise libyenne est une préoccupation de tout le monde, non seulement pour les Libyens, pour les pays voisins mais aussi pour l’Europe », a-t-il renchéri.

Il a, à cet effet, réitéré le soutien financier de son pays aux « efforts infatigables des pays voisins et surtout ceux déployés par l’Algérie en tant que facilitateur de dialogue entre les Libyens ».

Convaincu que l’atelier va contribuer dans le bon sens, l’Ambassadeur norvégien a rappelé que « les pays voisins et l’Union africaine jouent un rôle de premier rang en coopération avec les Nations unies ».

Prévu sur deux jours, les travaux de l’atelier se poursuivront à huis-clos. Plusieurs représentants nationaux des points focaux du CAERT prennent part à cet atelier, à savoir  la Libye, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, le Tchad, le Soudan et le Niger de même qu’un haut responsable d’un service de sécurité des frontières de chacun des Etats membres de l’UA.