La lutte contre le terrorisme ne se limite pas aux aspects sécuritaires (Ould Khelifa)

La lutte contre le terrorisme ne se limite pas aux aspects sécuritaires (Ould Khelifa)

1c24fceb3cf12f6bd995f1bc961dc1e1_L.jpgMARGARITA (Venezuela)- Le président de l’assemblée populaire nationale (APN) Mohamed Larbi Ould Khelifa a indiqué dimanche que l’approche « réussie » de l’Algérie pour la concrétisation de la stabilité et la sécurité ne se limite pas aux seuls aspects sécuritaires mais implique des politiques et des stratégies de dialogue et de réconciliation nationale.

Le président de l’APN qui représente le président de la République au 17ème sommet des pays non alignés qui se tient dans l’île vénézuelienne de Margarita, a rappelé dans son allocution que l’expérience pionnière de l’Algérie pour la consécration de la sécurité et de la stabilité reposait sur une approche réussie.

Cette approche ne se limite pas aux seuls aspects sécuritaires mais implique des politiques et des stratégies de dialogue et de réconciliation nationale et propose des alternatives et des initiatives globales pour l’éradication de l’extrémisme violent et le tarissement de ses sources idéologiques et financières, a soutenu M. Ould Khelifa.

L’Algérie qui a souffert pendant plus d’une décennie de la barbarie terroriste dans un silence international troublant est parvenue, seule, et par une stratégie nationale inédite axée sur le droit et le respect des droits de l’homme et articulée autour de la politique de paix et de réconciliation nationale initiée par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, a ajouté le président de l’APN.

Il a précisé qu’à la faveur de cette stratégie, l’Algérie a recouvert sa sécurité et sa stabilité et le président Bouteflika a engagé des programmes de réformes à tous les niveaux socio-économiques, culturels et constitutionnels faisant de notre pays un exemple en matière de développement humain et un havre de paix et de stabilité en Afrique et dans le monde arabe.

L’expérience de réconciliation nationale algérienne a été adoptée dans plusieurs pays pour la restauration de la sécurité et de la stabilité, s’est encore félicité M. Ould Khelifa, soulignant que le terrorisme dans toutes ses manifestations demeure le défi majeur qui se pose à nous au regard de ses dangereuses implications politiques, sécuritaires et socio-économiques.

Il a exprimé la vive préoccupation de l’Algérie face à l’escalade des attentats terroristes à travers le monde et aux actes criminels qui ciblent les individus et les biens sans distinction de race ni de religion notamment dans les pays ayant connu une ingérence étrangère.

Cette situation a induit le démantèlement des institutions nationales de ces pays et provoqué des vides qui les ont plongés dans des conflits entre tributs, factions, milices et groupes terroristes qui sèment la terreur dans tous les continents.

== Les violations des droits de l’homme en Palestine témoignent du mépris d’Israël à la légalité internationale ==

D’autre part, le président de l’APN, a fait remarquer que le peuple palestinien faisait face à moult dangers notamment la persistance de la spoliation de ses territoires et les atteintes aux droits de l’homme du fait d’Israël outre les tentatives de judaïsation d’El Qods et le blocus inhumain qui frappe la Bande de Ghaza.

Pour M. Ould Khelifa, les pratiques d’Israël témoignent de son mépris à la légalité internationale, ses man£uvres visant à imposer la politique du fait accompli et son désengagement vis à vis de la solution des deux Etats souverains.

Il a mis en avant la contribution « efficiente » de l’Algérie dans son voisinage en tant que facteur de préservation de la stabilité dans son environnement géopolitique loin de toute interférence dans les affaires internes des autres et dans le respect des principes du droit international citant à titre d’exemple sa participation à la médiation internationale pour le règlement de la crise malienne qui a donné lieu à la signature de l’accord d’Alger pour la paix et la réconciliation.

Cet accord a ouvert de véritables perspectives de règlement de la crise en dépit de nombre de difficultés qui persistent encore, a noté M. Ould Khelifa.

A cet égard, le président de l’APN a appelé la communauté internationale à « poursuivre son soutien à l’Etat malien pour l’aider à étendre son autorité à travers tout le pays et à lancer des projets de développement socioéconomique bénéficiant au peuple malien et à même de contribuer à défaire les groupes terroristes qui menacent encore la sécurité dans ce pays et dans la région du Sahel dans son ensemble ».

Concernant la situation en Libye, M. Ould Khelifa a exprimé la « satisfaction » de l’Algérie quant à l’ »évolution positive de la situation dans ce pays frère et dont les résultats commencent à se matérialiser sur le terrain à la faveur de l’entrée en fonction du gouvernement d’union nationale à Tripoli ».

Il a rappelé que l’Algérie « qui s’est tenue aux côtés du peuple libyen frère depuis le début de la crise en 2011, continuera à le soutenir ainsi que la Mission des Nations Unies en Libye, afin de permettre le rétablissement de l’autorité des institutions de l’Etat libyen en éliminant les facteurs de division, en faisant primer le dialogue et les intérêts supérieurs du peuple libyen, et en luttant contre les organisations terroristes, notamment Daech, qui ont trouvé dans la prolifération des armes et des milices un terreau fertile ».

Quant à la Syrie, M. Ould Khelifa a souligné que la situation dans ce pays « demeure une source de préoccupation profonde pour l’Algérie en raison de la gravité de la crise humanitaire et de la persistance des combats », estimant que « les groupes terroristes criminels profitent de la situation pour mettre à exécution leur funeste projet de destruction et de démantèlement de ce pays ».

Il a, à cet égard, rappelé que l’Algérie « a appelé, dès le début, toutes les parties syriennes à adopter un processus politique pour parvenir à une solution qui garantisse la prise en charge des aspirations légitimes du peuple syrien à la justice, à la liberté, au développement et à la sécurité, et la préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Etat syrien loin des interventions étrangères ».

Concernant le Sahara occidental, M. Ould Khelifa a affirmé que l’Algérie « qui prend note de la position de principe et constante du Mouvement des Non-alignés (MNA) en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, appelle les Etats membres à poursuivre ce soutien, notamment en cette conjoncture difficile pour la cause du Sahara occidental ».

Il a souligné que la situation actuelle « est marquée par le blocage du processus de paix qui n’a pas progressé depuis plus de 10 ans, sans parler des difficultés rencontrées par la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) en raison des mesures unilatérales imposées à ses membres dans le but de saper le rôle de l’ONU et de sa mission dans ce territoire occupé ».

« Devant cette dangereuse régression qui aggrave le conflit entre les deux parties, le Maroc et le Polisario, nous appelons l’ONU et le Conseil de sécurité en particulier à assumer leur pleine responsabilité et à oeuvrer à remettre le processus onusien sur la bonne voie, afin de garantir au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination, conformément aux résolutions onusiennes pertinentes », a-t-il dit.

Par ailleurs, le président de l’APN a affirmé que l’adoption du programme des objectifs du développement durable (ODD) post 2015 par l’Assemblée générale de l’ONU lors de sa 70eme session et des résultats des grandes conférences mondiales qui lui ont succédées dont la Conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement et l’accord de Paris sur le climat a constitué « une importante réalisation en vue de relever une partie de ces défis notamment ceux liés aux risques menaçant les équilibres fondamentaux du système économique, politique, juridique et mondial ».

== Réforme de l’ONU, une nécessité pressante ==

Dans le même contexte, M. Ould Khelifa a souligné que la reforme de l’ONU et la poursuite des efforts visant notamment à élargir la composante du conseil de sécurité constituent « une nécessité pressante et une revendication primordiale de nos pays depuis fort longtemps », estimant que « les mutations profondes actuelles des relations internationales et les défis multidimensionnels qui découlent de la mondialisation requièrent une restructuration profonde et effective du système internationale pour permettre aux pays du sud de participer de manière effective aux opérations de prise de décision au plan international ».

Réitérant « la conviction » de l’Algérie des « principes et objectifs du Mouvement des non aligné », il a affirmé qu’elle s’engage à ne ménager aucun effort pour maintenir le succès du mouvement qui reste tributaire de notre unité et l’adaptation de notre mouvement aux développements sur la scène internationale ».

Le choix du thème du sommet à savoir « Paix, souveraineté et solidarité pour le développement » est pertinent vu la nature des enjeux, des défis et des menaces auxquels nous faisons face », a-t-il estimé, indiquant que plusieurs pays membres « étaient victimes de stratégies d’usure voir même de démantèlement particulièrement en Afrique et dans le monde arabe ».