La « maffia du foncier » resurgit à Tizi-Ouzou

La « maffia du foncier » resurgit à Tizi-Ouzou

La notion de l’environnement ne rime pas avec la protection des écosystèmes, du couvert végétal, de la faune et de la flore à la direction de l’environnement de Tizi-Ouzou.

En conséquence, cette administration publique, censée représenter le ministère de l’Environnement et de l’aménagement du territoire au niveau local, tente depuis quelques mois d’imposer un méga parc touristique dans la forêt de Harouza qui est le dernier espace végétal épargné jusqu’ici par l’avancée tentaculaire du béton au niveau du chef-lieu de la wilaya et ce, aux dépens de la volonté des populations et élus locaux.

Le projet en question comprend principalement des restaurants de diverses spécialités, des espaces de détente et aires de jeux. Mais, comprenant les vrais desseins des promoteurs dudit projet, le président de l’APC de Tizi-Ouzou, M. Ouahab Aït Menguellet, appuyé de la majorité des élus, n’ont pas tardé à dénoncer ce qu’ils qualifient de « maffia du foncier » dont la volonté est de dilapider le peu qui reste de terres non encore urbanisées dans la périphérie de Tizi-Ouzou.

Au sujet de ce bras de fer qui oppose la direction de l’environnement aux élus locaux, le vice-président de l’APC, M. Idir Nekkache, affirme que le conflit « a démarré lorsque la direction de l’environnement a voulu créer ce parc citadin, un projet vis-à-vis duquel nous avons manifesté notre opposition au précédent wali. Mais avec l’arrivée du nouveau chef de l’exécutif, Brahim Merad, la commission de validation s’est réunie le 22 novembre 2015 et nous avons été surpris d’être la seule partie (l’APC, ndlr) à nous opposer à ce projet. Nous nous opposons donc à ce projet de manière catégorique pour protéger la forêt de Harouza qui est le dernier poumon de la ville de Tizi-Ouzou.»

Pour renforcer la position de la municipalité, le P/APC de Tizi-Ouzou a rendu publique une déclaration dans laquelle il dénonce « la maffia du foncier dont l’unique préoccupation est de s’accaparer de ces terres à travers un prétendu parc citadin », avant d’insister « tant que notre assemblée élue est encore là, personne ne réalisera aucun projet urbain sur cette forêt qui est le dernier poumon de la ville de Tizi-Ouzou.»

Plus loin, M. Aït Menguellet s’adressera directement à ses rivaux en déclarant « qu’avez-vous laissé de Tizi-Ouzou ? Vous avez tout dilapidé depuis des années ».

Il n’est pas moins utile de rappeler que le foncier dans la périphérie de Tizi-Ouzou fait l’objet d’une intense convoitise depuis plus de deux décennies. Le scandale de l’agence foncière à l’issue duquel des dizaines de têtes parmi les responsables et élus locaux ont été inculpées par la justice reste significatif. L’un des anciens P/APC de Tizi-Ouzou, Ahmed Taleb, condamné dans cette affaire par contumace à une lourde peine reste à ce jour en fuite à l’étranger.