Hérédité, traitement, diagnostic, pertes de mémoire, de nombreuses idées reçues circulent encore sur la maladie d’Alzheimer, pathologie neurodégénérative qui concerne environ 900 000 personnes en France.
A quelques jours de la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, qui doit se dérouler le 21 septembre, l’Ifop a réalisé pour l’Observatoire B2V des Mémoires et l’association LECMA-Vaincre alzheimer, une étude portant sur la prévention de la maladie d’Alzheimer. Si la connaissance des facteurs de risque et des mécanismes de cette maladie a évolué de façon spectaculaire au cours des dernières années, le sondage montre de nombreuses lacunes chez les Français.
Ainsi, chez les personnes interrogées qui pensent qu’il existe des moyens pour prévenir son apparition, 58% ne savent pas lesquels. De même, 32% des sondés la considèrent comme une fatalité. Voici les a priori le plus souvent évoqués.
Les trous de mémoire sont forcément un signe de la maladie d’Alzheimer
Les pertes de mémoire est le plus perceptible des symptômes associés à la maladie d’Alzheimer. Mais leur apparition n’est pas forcément synonyme d’une maladie d’Alzheimer débutante. Car avec l’âge, ces dernières peuvent s’avérer plus fréquentes. « Les troubles de la mémoire peuvent également être dus à de nombreuses autres raisons telles que le stress, l’anxiété, la dépression, le manque de sommeil, la prise de psychotropes etc… », précise l’association LECMA-Vaincre Alzheimer. Seul un neurologue pourra effectuer des tests de mémoire et identifier la provenance de ce problème.
La maladie d’Alzheimer ne touche que les personnes âgées
Selon l’Inserm*, environ 900 000 personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer aujourd’hui en France. Bien que l’âge soit le principal facteur de risque et que le pourcentage de personnes atteintes augmente de façon exponentielle avec l’âge, il ne s’agit pas d’une conséquence naturelle de la vieillesse. « La maladie d’Alzheimer touche aussi 30 000 personnes de moins de 60 ans en France, qui ont parfois montré des symptômes dès la trentaine », explique l’association France Alzheimer. Ainsi, on parle d’Alzheimer précoce quand la maladie débute avant 65 ans.
Un de mes proches a la maladie d’Alzheimer, je vais l’avoir aussi
L’Inserm précise que « comme dans toute maladie chronique, il existe une susceptibilité individuelle qui crée un terrain plus ou moins favorable à l’apparition de la maladie ». Ainsi, « les formes héréditaires de la maladie d’Alzheimer représentent 1,5% à 2% des cas. » Mais être porteur de cette susceptibilité génétique ne signifie pas forcément une augmentation du risque de survenue de la maladie.
L’âge demeure le principal facteur de risques et d’autres facteurs de risque non pris en charge à l’âge moyen de la vie sont associés à une survenue plus fréquente de la maladie, comme le diabète, l’hypertension et la sédentarité.
Les médicaments contre la maladie d’Alzheimer sont inefficaces
Il n’existe pour l’instant aucun traitement pour guérir de la maladie d’Alzheimer. Mais quatre médicaments existent pour agir sur certains symptômes comme les troubles de la mémoire et améliorer ainsi la qualité de vie du patient. S’ils ne peuvent pas empêcher la progression de la maladie, ils sont utiles pour limiter le déclin des fonctions cognitives. Et la recherche continue pour traiter cette affection.
« La cascade aboutissant à l’accumulation anormale de protéines dans le cerveau étant désormais bien connue grâce à la recherche, des laboratoires du monde entier travaillent à la mise au point de molécules capables de la bloquer », explique l’Association pour la Recherche sur Alzheimer.
Par ailleurs d’autres solutions de prise en soin existent, comme les thérapies médicamenteuses à l’instar de « l’art-thérapie ».
S’il n’y a pas de traitement curatif contre la maladie, le diagnostic précoce ne sert à rien
Plus le diagnostic à un stade débutant de la maladie, plus les traitements mis en place contre les symptômes seront efficaces. Sans compter que « le diagnostic de la maladie est complexe et long à établir », selon l’association France Alzheimer. Son but est aussi de donner le plus tôt possible des conseils en matière de prévention (alimentation, activité physique) et d’inciter le patient à « stimuler les facultés cognitives et de mémorisation et d’anticiper, de prendre des dispositions pour l’avenir tant qu’il possède encore toutes ses facultés de discernement et de prise de décision », affirme LECMA-Vaincre Alzheimer.
Les malades Alzheimer souffrent surtout de pertes de mémoire
« Dans la maladie d’Alzheimer, mémoire, raisonnement et jugement sont altérés », souligne l’Association pour la Recherche sur Alzheimer. La perte de mémoire est le symptôme le plus connu car il s’agit souvent de la première manifestation de la maladie mais celle-ci ne se résume pas un déclin cognitif. Il s’agit d’une démence neurodégénérative qui peut aussi altérer les gestes de la vie quotidienne en entraînant des troubles des fonctions exécutives.
Les patients peuvent développer des troubles du language (aphasie), de l’écriture (dysorthographie), du mouvement (apraxie), du comportement et de l’humeur (anxiété, dépression irritabilité) et du sommeil (insomnie) et avoir du mal à s’orienter dans le temps et dans l’espace.
*Institut national de la santé et de la recherche médicale