La MEA Catherine Colonna réagit au couplet visant la France dans l’hymne national algérien

La MEA Catherine Colonna réagit au couplet visant la France dans l’hymne national algérien

La Ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a donné sa vision sur le couplet évocant la France récemment intégré à nouveau dans l’hymne national algérien. Pour elle, il est essentiel de « considérer le contexte historique », même si elle admet que cette résurgence semble être en « décalage avec les enjeux actuels ».

« Le texte a été écrit en 1956, dans un contexte qui était celui de la décolonisation, et pour tout dire de la guerre, d’où les fortes paroles qui nous concernaient », explique la Ministre dans une déclaration sur LCI.

Cependant, Catherine Colonna a exprimé ses doutes concernant « la décision d’étendre l’usage d’un hymne qui date d’une autre époque ». Elle a tout de même nuancé so Même si on peut comprendre le contexte de l’époque, je dois admettre que je me questionne et que cela semble décalé », a-t-elle concédé.

« Il s’agit de regarder l’histoire en face »

 » Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes », voici le couplet que président algérien Abdelmadjid Tebboune a décidé, le 24 mai dernier par décret, de réintroduire à l’hymne national algérien (Kassaman).

S’exprimant plus avant sur le sujet, Catherine Colonna a souligné qu’il ne s’agissait pas d’oublier notre histoire. Elle a insisté sur le fait que nous ne le demandions à personne et que nous ne souhaitions pas le faire. Elle a ajouté qu’il s’agissait de la regarder en face et de la dépasser.

La Ministre a exprimé une volonté de transcendance de l’histoire, non pas par l’oubli, mais par la reconnaissance et l’acceptation.

Comment le couplet avait « disparu » de la place publique

L’hymne national de l’Algérie, connu sous le nom de « Kassaman » (en français : « Nous jurons »), est un symbole important de l’identité nationale algérienne. Il a été officiellement adopté en tant qu’hymne national le 1er novembre 1963, huit ans après l’indépendance du pays vis-à-vis de la France.

Les paroles de l’hymne ont été écrites par Moufdi Zakaria, un poète et militant algérien, en 1955. Moufdi Zakaria était un fervent partisan de l’indépendance de l’Algérie et a été emprisonné à plusieurs reprises. Les paroles de « Kassaman » évoquent la lutte pour l’indépendance, la fierté nationale et l’engagement à préserver la souveraineté de l’Algérie.

Il convient de noter qu’un compromis a été trouvé en 1986 concernant l’utilisation de l’hymne. Le chant intégral de l’hymne est réservé aux congrès du Front de libération nationale (FLN), le parti politique au pouvoir en Algérie, ainsi qu’à l’investiture du président de la République. Cela signifie que le troisième couplet de l’hymne est généralement exclu des occasions publiques et officielles.

Depuis mai 2023, un décret a été émis pour inscrire l’hymne national algérien au protocole de toutes les commémorations et cérémonies officielles en présence du président de la République, actuellement Abdelmadjid Tebboune. Cela signifie que lors de ces événements, l’hymne national sera joué dans sa version complète.