La menace terroriste n’a pas faibli mais s’est étendue à d’autres pays

La menace terroriste n’a pas faibli mais s’est étendue à d’autres pays

NEW YORK- La menace terroriste « n’a pas faibli et s’est malheureusement étendue à un nombre croissant de pays », a déploré mercredi à New York, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel.

« La menace terroriste n’a pas faibli et s’est malheureusement étendue à un nombre croissant de pays. Elle redonne toute sa pertinence aux efforts que nos pays respectifs consentent individuellement et collectivement pour y faire efficacement », a-t-il déclaré, devant la 7eme session ministérielle du Forum global de lutte contre terrorisme.

Il a indiqué, dans ce contexte, le GCTF s’affirmait, de par les résultats enregistrés en termes de « création de normes, de bonnes pratiques, de renforcement des capacités et de facilitation de la coopération entre les pays membres, et non membres aussi, bilatéralement et collectivement, comme un important espace d’interactions et de prise de conscience des exigences de la lutte commune contre le terrorisme ».

« En témoignent, l’attention portée ce matin même à la question de la lutte contre la radicalisation menant à la violence ainsi qu’à l’ICCM (mécanisme d’échange sur la lutte contre le terrorisme). Nous lui renouvelons donc notre appui et remercions les nouveaux co-présidents pour leurs efforts en vue d’améliorer davantage son action, notamment à travers le plan d’action 2016-2018 », a-t-il souligné.

En prévision de l’examen au printemps prochain de la répartition des mandats au sein des différents groupes de travail, M. Messahel a annoncé « l’intérêt et la disponibilité de mon pays à continuer à co-présider le Groupe de travail sur le renforcement des capacités dans la région du Sahel et à apporter ainsi sa contribution à la lutte que mènent les pays de cette région voisine contre le terrorisme ».

Depuis la dernière plénière, l’Algérie a organisé une série de réunions internationales dans le but de contribuer, selon ses moyens, à cette lutte commune contre l’extrémisme violent et le terrorisme, a-t-il rappelé.

Il a ajouté que la première de ces réunions avait été un atelier d’experts sur le rôle de la justice pénale dans la lutte contre le terrorisme au Sahel organisé au mois de mars 2016, précisant que cette réunion de haut niveau a été organisée conjointement par l’Algérie et le Canada en leur qualité de coprésidents du groupe de travail sur le Sahel.

Pour M. Messahel, les pays du Sahel y ont fait état des difficultés et besoins qu’ils rencontrent dans leur lutte contre le terrorisme, principalement en matière de formation et d’assistance technique.

Il a également rappelé la tenue d’un atelier international à Alger en d’Avril 2016 consacré au rôle des réseaux sociaux et d’Internet dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, atelier auquel ont pris part une cinquantaine de pays et d’organisations régionales et internationales.

« Ses riches et pertinentes conclusions ont été mises à la disposition des pays membres du GCTF et de l’ONU », a-t-il dit.

M. Messahel a ajouté que la troisième activité avait porté sur l’organisation par mon pays, les 7 et 8 de ce mois de septembre 2016, d’un autre atelier international portant sur le rôle de la démocratie dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, l’objectif étant de montrer, à l’exemple de l’expérience algérienne, que la démocratie constitue le meilleur antidote aux idéologies et logiques de l’exclusif et l’exclusion, lesquelles constituent les matrices de l’extrémisme violent et du terrorisme.

Cet atelier avait réuni des experts d’une quarantaine de pays et d’organisations régionales et internationales, a-t-il ajouté relevant que ses conclusions seront incessamment mises à la disposition du GCTF et de l’ONU et de leurs membres respectifs.

Un atelier international à Alger sur le rôle la réconciliation nationale

La 4ème activité a trait à la tenue à Alger également, du 27 au 30 novembre prochain, de la 4ème réunion plénière du groupe de travail sur le Sahel et d’un atelier consacré aux plans nationaux des pays du Sahel en matière de lutte contre l’extrémisme violent dans le sillage de la nouvelle stratégie des Nations Unies de lutte contre ce fléau, adoptée au mois de juin dernier, a relevé M. Messahel.

Il a ajouté que ces deux rencontres sont organisées conjointement par le Canada et l’Algérie en leur qualité de coprésidents du Groupe de travail sur le renforcement des capacités au Sahel. « Je tiens, à cet égard, à redire toute notre satisfaction de travailler avec le Canada sur ce dossier », dira-t-il.

M. Messahel a relevé que sur la base des riches et fructueux travaux des deux ateliers organisés par l’Algérie sur les rôles respectivement d’Internet et de la démocratie dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, « je souhaiterais soumettre à l’appréciation de cette auguste assemblée les deux propositions suivantes avec l’objectif de les voir retenir l’attention de l’Assemblée générale des Nations Unies ».

Il a expliqué que la première concerne « l’encadrement par les Nations Unies de la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme sur Internet et les réseaux sociaux sous la forme d’une charte qui regroupera des principes consensuels tendant à une utilisation constructive et au service de toute l’humanité de cette merveilleuse invention qu’est lnternet et sa soustraction à l’usage des groupes terroristes ».

Il a ajouté que la deuxième avait « trait à la consolidation du rôle de la démocratie dans la lutte contre les fléaux de l’extrémisme violent et du terrorisme et la création, à cette fin, dune plateforme onusienne de partage des expériences nationales en la matière ».

« Je voudrais, à cet égard, indiquer qu’à limage de ce qu’il a fait l’année dernière au sujet du partage de son expérience en matière de dé-radicalisation et du grand intérêt que cette expérience avait suscité auprès d’un très grand nombre de pays, mon pays élabore actuellement un recueil similaire sur son expérience démocratique dans la lutte contre le terrorisme, document qui sera publié incessamment », a-t-il soutenu.

Par ailleurs, M. Messahel a annoncé l’organisation par l’Algérie au printemps prochain d’un atelier international sur le rôle de la réconciliation nationale en tant que « facteur politique déterminant dans la restauration de la paix et la stabilité, la préservation de la sécurité et la cohésion de tout le peuple, le respect des droits de l’homme, ainsi que le développement et de progrès socioéconomique ».

« Cette proposition repose sur l’expérience algérienne qui a permis à l’Algérie de retrouver, grâce à la politique de réconciliation nationale prônée par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et soutenue par le peuple par voie référendaire à une écrasante majorité, la paix, la stabilité, la sérénité et de consacrer les ressources humaines et matérielles de la Nation au développement du pays et à l’amélioration des conditions socioéconomiques et le bien-être des citoyens », a-t-il soutenu.