La Ménopause

La Ménopause

La ménopause est une période de la vie à laquelle chaque femme est soumise un jour, plus ou moins tard au cours de la vie, et avec des conséquences plus ou moins confortables pour la santé.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une maladie, certains symptômes de la ménopause peuvent inquiéter.

Nous allons répondre aux principales questions que pourrait se poser une femme sur cette période charnière de sa vie.

1. Qu’est-ce que la ménopause ?

La ménopause est un phénomène naturel ; ce n’est pas une maladie.

Le terme ménopause signifie étymologiquement « arrêt des règles », et désigne ainsi la période qui survient au moment où les ovaires arrêtent de produire les hormones de la reproduction : l’estrogène et la progestérone.

La ménopause commence le plus souvent aux alentours de 50 ans. La prise d’une pilule contraceptive ne modifie pas l’âge auquel la ménopause se produit naturellement.

Cette expérience propre à chacune est vécue de façon très différente selon les femmes, les pays et les cultures.

2. Qu’est-ce que la péri-ménopause ?

La ménopause n’arrive pas brutalement. Elle est précédée d’une période plus ou moins longue appelée péri-ménopause. La péri-ménopause dure quatre ans en moyenne et continue durant les 12 mois qui suivent les dernières règles.

Cette période correspond à la diminution de la production d’hormones sexuelles féminines. Durant cette phase, les femmes connaissent des troubles du cycle (trop long, trop court, règles trop abondantes, trop longues…) et d’autres manifestations connues sous le nom de syndrome congestif prémenstruel (seins gonflés et douloureux, ballonnements abdominaux, instabilité de l’humeur, insomnie…).

Si ces manifestations ne posent pas de gros problèmes, aucun traitement n’est nécessaire. En revanche si les troubles handicapent réellement la qualité de vie de la patiente, vous devez en parler avec votre médecin. Avec lui, l’éventualité d’une prise en charge peut être abordée.

3. A quel âge commence la ménopause ?

La ménopause intervient en moyenne à 51 ans. Mais d’une femme à l’autre, cette étape peut se produire naturellement entre 40 et 55 ans. Elle est généralement avancée d’un an ou deux chez les grosses fumeuses. De plus, certains facteurs génétiques peuvent jouer. La date de survenue de la ménopause est souvent la même pour une mère et sa fille.

4. Comment la ménopause m’affecte-t-elle ?

La ménopause peut s’accompagner de troubles plus ou moins difficiles à supporter et favoriser le développement de l’ostéoporose ou de maladies cardiovasculaires. Les symptômes de la ménopause varient d’une femme à l’autre, et chez une même femme, ils varient dans le temps. Ils peuvent être d’intensité différente et n’être pas ressentis de la même façon par chacune.

5. Quels sont les troubles dits « climatériques » de la ménopause ?

Le climatère désigne la période des changements endocriniens, physiques et psychologiques qui survient à la ménopause. Les troubles climatériques sont donc les troubles qui surviennent pendant cette période. Les troubles « climatériques » ne sont pas graves en eux-mêmes et ne présentent pas de danger pour la santé. Ce sont notamment des bouffées de chaleur, une sécheresse vaginale, des troubles urinaires, des troubles de l’humeur (irritabilité, anxiété), des troubles du sommeil (insomnie). Ces troubles sont inexistants ou très modérés chez une femme sur deux. Lorsqu’ils se manifestent, ils peuvent être pénibles et difficiles à supporter. Leur durée peut varier de quelques mois à plusieurs années.

•    Les bouffées de chaleur

Il s’agit du symptôme le plus fréquent, dû à l’arrêt de la production d’estrogène par les ovaires. Les bouffées de chaleur se manifestent par une sensation de chaleur parfois accompagnée d’une rougeur de la peau, qui commence au niveau du visage et du cou, puis s’étend vers le thorax et les épaules, et éventuellement se généralise. Chez certaines femmes, les bouffées de chaleur s’accompagnent de sueurs intenses. Elles peuvent survenir dans la journée ou pendant la nuit. Elles sont sans danger mais peuvent être très incommodantes.

•    Les troubles vaginaux

La carence en estrogène survenant au moment de la ménopause peut rendre la paroi vaginale plus fine, plus sèche et moins « élastique ». Les rapports sexuels peuvent ainsi devenir inconfortables.

•    Les troubles urinaires

Le contrôle de la vessie peut être moins bon, ce qui peut provoquer de petites fuites urinaires, en particulier lors d’efforts (éternuements, fous rires…). Il est important de prendre en compte ce problème d’incontinence dès qu’il apparaît afin qu’il ne s’accentue pas.

•    Les modifications de la peau

La structure et la texture de la peau sont influencées par les hormones sexuelles et par des modifications biologiques plus générales liées au vieillissement. Après la ménopause, la peau devient plus fine et plus fragile.

•    La prise de poids

Souvent, au moment de la ménopause, les femmes prennent du poids et trouvent qu’il est plus difficile qu’auparavant de perdre ces kilos.

La prise de poids n’est pas directement liée aux modifications hormonales de la ménopause. Cependant, la ménopause entraîne une modification dans la répartition des graisses : elles s’accumulent désormais plus fréquemment au niveau du ventre qu’au niveau des cuisses et des fesses.

•    Les autres troubles de la ménopause

Au moment de la ménopause, d’autres troubles peuvent apparaître : maux de tête, sensation de grande fatigue, troubles du sommeil, douleurs articulaires…

Certaines femmes peuvent parfois présenter une tendance à la dépression. Il n’existe pas de preuve formelle que la ménopause en elle-même puisse provoquer une dépression ; cette maladie ne semble pas plus fréquente à cette période de la vie qu’à d’autres moments.

6. Quelles peuvent-être les conséquences de la ménopause sur la minéralisation de mon squelette ?

Après la ménopause, la perte osseuse s’accélère car la capacité du corps à produire du tissu osseux diminue. Les os deviennent plus fragiles, à tel point que des fractures peuvent se produire à la suite d’un traumatisme léger, notamment au niveau du poignet et de la colonne vertébrale (tassement vertébral), et plus tardivement au niveau du col du fémur). Après 70 ans, une fracture du col du fémur survient chez une femme sur six.

L’ostéoporose ne concerne pas toutes les femmes. Cependant, ce risque d’ostéoporose augmente si :

•    Votre ménopause est survenue précocement ;

•    Vous (ou vos parents) avez des antécédents de fractures sans traumatisme (chute…) à l’âge adulte ;

•    Vous êtes particulièrement maigre ;

•    Vous suivez ou avez suivi certains traitements (notamment par les corticoïdes) ;

•    Vous fumez ou vous consommez de l’alcool ;

•    Vous avez un déficit en calcium et/ou en vitamine D ;

•    Vous êtes sédentaire et avez peu d’activité physique.

7. Quels sont les risques cardiovasculaires à la ménopause ?

Avant la ménopause, les femmes sont moins exposées que les hommes aux maladies cardiovasculaires. A la ménopause, cette protection relative diminue et le risque de survenue de maladies cardio-vasculaires augmente régulièrement avec l’âge.

Votre risque personnel dépend de la présence de certains facteurs. Ainsi, vous avez d’autant plus de risque d’être atteinte d’une maladie cardio-vasculaire que :

•    Vous fumez ;

•    Vous présentez un excès de poids ;

•    Vous avez des antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire ;

•    Vous souffrez de diabète, d’hypertension artérielle ou avez un taux de cholestérol élevé dans le sang ;

•    Vous êtes sédentaire.

8. Quels sont les risques et les bénéfices des traitements hormonaux substitutifs ?

Les bénéfices des THS sont doubles. Ils concernent principalement le traitement des troubles du climatère (bouffées de chaleur, sueurs, troubles vaginaux et urinaires…) et la prévention de l’ostéoporose et des fractures (diminution de la perte osseuse, réduction du risque de fractures du col du fémur et de la colonne vertébrale). Les bénéfices attendus concernant les troubles cognitifs (troubles de la mémoire, concentration…) ont finalement été remis en questions.

Comme tout médicament, le THS a des effets indésirables. Deux études anglo-saxonnes ont ainsi mis en lumière une augmentation du risque de cancer du sein et de maladies cardiovasculaires. A la lumière de ces récents résultats, les indications des THS ont été réévaluées et les prescriptions sont désormais très personnalisées.

9. Qui peut bénéficier des THS ?

La décision de commencer un THS doit se prendre en concertation avec votre médecin en fonction de votre état de santé et de vos souhaits.

•    Si vous avez des symptômes « climatériques » incommodants

En cas de bouffées de chaleur ou autres symptômes gênants (c’est-à-dire qui perturbent notablement la qualité de vie), un THS peut être instauré, si vous le souhaitez, pour une durée la plus courte possible. Après information claire sur les risques, il réévaluera régulièrement le traitement (au moins une fois par an) avec la possibilité d’une suspension temporaire du traitement, afin de contrôler la persistance des symptômes et leur sévérité.

•    Si vous avez des facteurs de risque d’ostéoporose

Le THS ne doit pas être instauré systématiquement. Il existe d’autres moyens de prévenir l’ostéoporose, en particulier une bonne hygiène de vie, un régime riche en calcium, et un apport suffisant en vitamine D. Seul votre médecin peut décider de l’intérêt de vous prescrire un THS, si vous avez un risque élevé d’ostéoporose et donc de fracture et à condition que vous n’ayez pas toléré d’autres traitements indiqués dans la prévention de l’ostéoporose.

•    Si vous n’avez ni symptômes « climatériques » incommodants ni facteurs de risque d’ostéoporose

Dans ce cas, il n’est pas recommandé de prendre un THS, la balance entre les bénéfices escomptés et les risques encourus n’étant pas favorable.

10. Quels sont les autres alternatives naturelles ?

Il existe des solutions alternatives pour atténuer les symptômes de la ménopause. Homéopathie, acupuncture, phytothérapie… les médecines douces sont une possibilité. Mais une possibilité qui peine à apporter la preuve de son efficacité. Seuls les dérivés du soja, et plus généralement les phyto-oestrogènes, peuvent avoir une action sur les bouffées de chaleur. Mais selon l’Afssaps, ils peuvent présenter les mêmes risques que les oestrogènes ! La fiabilité de ces produits n’est pas garantie et leur sécurité n’a pas été évaluée. Nous vous déconseillons donc d’en prendre pour le traitement de vos troubles, tant qu’ils n’auront pas reçu l’autorisation des autorités sanitaires.

Sonya