Une mesure consensuelle se fonde sur le principe du contrôle continu, soit prendre en compte la moyenne générale de la 2e AS et uniquement les matières complémentaires en terminale. L’idée est de conférer à la filière “une forte identité”.
La ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghabrit, adopte un style de communication particulier. Aucune information ne filtre de son département, avant qu’elle ne la donne elle-même sur ses comptes sur les réseaux sociaux ou par une interview accordée à un média choisi.
C’est de cette manière qu’elle communique, depuis mardi, à dose homéopathique sur les résultats du bac, session juin 2018. Elle a d’abord annoncé sur Facebook et Twitter que les candidats auront le loisir de s’enquérir de leurs résultats, aujourd’hui jeudi 19 juillet à partir de 20h, sur le site de l’Onec (Office national des examens et concours), par SMS ou sur les listes affichées dans les établissements scolaires.
Le lendemain, à l’émission de la radio Chaîne III “L’Invité de la rédaction”, elle a livré le taux national de réussite, établi à 55,88%, soit en léger recul par rapport à l’édition 2017. Elle a fourni, ensuite, les chiffres par filière. Sans surprise, les candidats au bac mathématiques sont reçus à hauteur de 78,61%. Ils sont talonnés par les sciences expérimentales dans une proportion de 59,4%, les langues étrangères à 56,06%, lettres et philosophie à 48,63% et enfin la filière gestion économie à 47,18%. “Une autre confirmation sur le long terme. Les filles réussissent mieux que les garçons”, a commenté la ministre, en précisant que 65,1% des désormais bacheliers sont des filles. Elle a soutenu aussi que le taux de réussite dans les lycées privés est plus élevé que dans les établissements publics. Au chapitre de la fraude, Mme Benghabrit a indiqué que 714 tentatives ont été avortées pendant la période des épreuves (usage du téléphone portable et d’antisèches traditionnelles).
Le membre du gouvernement a profité de la tribune pour dévoiler quelques-unes des propositions contenues dans le projet de réforme des examens de fin de cycle, soumis au gouvernement. “Nous ne pouvons pas parler de refonte totale. Nous avons proposé un réaménagement de l’organisation du baccalauréat”, a-t-elle expliqué. Selon elle, deux mesures ont obtenu le consensus des partenaires du département de l’Éducation nationale consultés : adopter le contrôle continu sur deux ans (2e AS et terminale) et alléger le temps consacré aux épreuves écrites. En clair, il s’agit de n’exclure aucune matière, mais juste de changer les modalités de l’examination. “Le choix optionnel est de ne pas aller vers les examens anticipés. La proposition consiste à prendre en compte toute la moyenne générale de toutes les matières en 2e AS et uniquement les matières complémentaires en terminale. Nous voulons donner une identité plus forte à la filière dans laquelle s’inscrit l’élève”, a développé la MEN. Pour les candidats libres, il conviendra de prendre en considération leur scolarité antérieure ou de les mettre en lien avec l’Office de l’enseignement à distance. “Si l’on prend en compte l’idée du contrôle continu, on démarrera le nouveau modèle dès cette année. La réforme du cycle secondaire se fera par la suite, comme nous l’avons fait pour le primaire et le moyen. Nous ouvrirons ce chapitre, soit à cette rentrée, soit à la prochaine”, a-t-elle poursuivi.
Elle a écarté fermement l’éventualité de supprimer les examens de 5e (fin du palier primaire) et le BEM (terme du cycle moyen). “En revanche, nous avons formulé des propositions extrêmement intéressantes pour l’examen de 5e, soit garder le caractère préparatif national, en y incluant des déclinaisons de sujets en fonction de zones géographiques”, a t-elle annoncé.
Souhila Hammadi