L’ensemble des chantiers du groupe KouGC, soit 28 au total, est paralysé.
Ils sont par centaines, voire par milliers à subir les conséquences de l’emprisonnement de leurs patrons. Depuis que les Haddad, Kouninef, Mazouz, Tahkout et autres patrons d’entreprises ont été écroués, le sort de leurs entreprises est lourdement compromis. Ils ont laissé, derrière eux, des entreprises au bord de la faillite, des comptes bancaires bloqués et des milliers de salariés sans revenus. Face à ce désarroi, le gouvernement avait décidé de designer des administrateurs pour gérer ces entreprises.
Cette promesse de sauver ces entreprises d’un sort accablant, n’est à présent, qu’une décision «dormant» dans les tiroirs du ministère de l’Industrie. D’ailleurs, les observateurs se demandent pourquoi les décideurs tardent à passer à l’action. Depuis ces dernières semaines, les travailleurs observent des rassemblements afin de dénoncer cette situation dont ils souffrent en silence, depuis des mois. Ils subissent des dommages collatéraux. En effet, ils ne perçoivent plus leurs salaires. Les calvaires des pères de familles se multiplient, encore plus en ces temps de fêtes. L’approche de la fête de l’Aïd El Adha et des congés complique davantage leurs situations.
Hier, les travailleurs du Groupe KouGC, spécialisé dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, appartenant aux frères Kouninef, ont tenu des rassemblements au niveau de leur siège. Ils protestent et revendiquent «leurs salaires». Il est important de souligner qu’au lendemain de la mise sous mandat de dépôt des frères Kouninef, les comptes de leurs entreprises ont été bloqués.
Le blocage de tous leurs comptes bancaires met sérieusement en danger la survie financière du groupe. Selon une source proche de ce dernier, le blocage des comptes bancaires a été opéré avant même de désigner un administrateur pour assurer la continuité de la gestion du groupe. Désespérés, les travailleurs, ont noté leur préoccupations et revendications dans un communiqué rendu public. «L’ensemble des travailleurs du groupe lance un appel public en vue d’attirer l’attention des institutions de l’Etat sur leur situation socioprofessionnelles dans laquelle ils se retrouvent depuis les décisions judiciaires prises à l’encontre de leur entreprise», indiquent les travailleurs, ajoutant que les décisions de justice, ont provoqué le gel des comptes bancaires du groupe, «entraînant le blocage des salaires de l’ensemble des travailleurs, au nombre d’emplois directs et indirects estimés respectivement à 3.000 et 35.000».
Il note aussi que l’ensemble des chantiers en cours de réalisation par le groupe KouGC, soit 28 au total, est paralysé, voire voué à l’abandon. Par ailleurs, on note, dans ce chapitre, que les travailleurs des Kouninef, ne sont pas les seules victimes. Ils ne sont pas les seuls à vouloir attirer l’attention des autorités. De leur côté, les travailleurs du Groupe média «Temps nouveau», de Ali Haddad ont fait tout leur possible pour éviter la fermeture de la chaîne Dzair News, désormais leurs efforts n’ont pas donné de résultats, puisque la chaîne n’est plus.
Tout l’empire de Haddad s’est écroulé, dont le secteur le plus touché est le Groupe médias qui détient deux titres de presse écrite, à savoir Waqt El Djazair et Le Temps, ainsi que deux chaînes de télévision fusionnées en une seule, Dzaïr TV. Résultat : une centaine de salariés en chômage. Une bombe à retardement qui peut exploser à tout moment. Pour rappel, plus de 1022 travailleurs appartenant au Groupe «Haddad travaux publics» et de l’usine de montage automobile de Tahkout, sise à Tiaret, ont été mis en congé forcé… D’autres centaines de travailleurs attendent un sort incertain…
Ilhem TERKI