Dominé par l’Uruguay (1-2) jeudi soir, le Nigeria est dans l’obligation de vaincre l’Espagne, dimanche (21h00), pour espérer se hisser en demi-finale de la Coupe des Confédérations
Battre l’Espagne sur un score fleuve, tel est l’exploit confinant à la mission impossible que doit accomplir le Nigeria dimanche à Fortaleza (19h00 GMT) pour voir les demi-finales, déjà quasiment promises aux champions du monde qui peuvent, à l’inverse, même se permettre de s’incliner en fonction des circonstances.
« Les Espagnols sont les meilleurs du monde, mais on ne sait jamais, a lâché le sélectionneur des Super Eagles, Stephen Keshi, à son arrivée dans la cité du Nordeste. Nous allons essayer de savourer le plaisir d’affronter les champions du monde. »
Le revers face à l’Uruguay (2-1) mercredi a cruellement rabougri les chances du Nigeria de se qualifier, puisque l’Uruguay justement rencontre Tahiti. Avant les rendez-vous dominicaux, l’Espagne domine le groupe B (6 points, dif. +11), tandis que Nigeria et Uruguay comptent 3 points chacun, et des différences de buts respectives de +4 et 0. Et comme Tahiti encaisse huit buts en moyenne par match dans ce tournoi…
Et comme si les mathématiques n’y suffisaient pas, d’autres éléments se liguent contre les Nigérians: leur attaquant Oduamadi est incertain (cheville) et les titulaires espagnols se sont reposés, puisque c’est une équipe de remplaçants qui a infligé mercredi à Tahiti l’historique « goleada » 10-0, le plus large écart de buts jamais constaté dans une phase finale de tournoi Fifa en sélections A. Seul Sergio Ramos a disputé le deuxième match, et encore, uniquement la première période.
Surtout, sur le terrain, la jeune défense des Super Eagles paraît bien naïve, comme l’ont montré ses positionnements erratiques face à l’Uruguay, à l’heure de se colleter à l’armada offensive des doubles champions d’Europe.
« Nous espérons que l’expérience glanée sur le terrain nous permettra de revenir ici à la Coupe du monde », a avancé Keshi, conscient de la perfectibilité de certains joueurs évoluant dans le championnat domestique.
Quel onze espagnol ?
En face, le doute subsiste sur l’attaque espagnole: Soldado récupèrera-t-il sa place d’avant-centre, ou Vicente Del Bosque alignera-t-il un Torres et/ou un Villa, auteurs respectivement d’un quadruplé et d’un triplé contre Tahiti? Voire Fabregas en « faux neuf » ?
Questions aussi derrière: Casillas a joué le premier match dans les cages, Reina le deuxième, et Valdes est pressenti pour disputer le troisième. Deux défenseurs sont sous la menace d’une suspension pour les demi-finales en cas de nouveau carton jaune, Piqué et Arbeloa.
Sur un plan statistique, et tout bonnement sportif, pas question pour la Roja de prendre à la légère ce match, même si un nul lui garantirait la première place de la poule, et pas question de briser ses séries de 24 matches sans défaite au total, et 14 en phases finales de tournois internationaux.
« Nous ne pensons qu’à nous, quoi qu’il se passe avec le Nigeria, nous essaierons de gagner et prendre les trois points, notre esprit est de remporter tous les matches », a dit à l’AFP le latéral Azpilicueta.
L’obtention de la première place relève du rang de l’Espagne, mais recèle aussi un certain confort: elle lui permettrait de rester à Fortaleza et d’éviter le voyage à Belo Horizonte (plus de 2000 km), après avoir déjà effectué un vol Rio de Janeiro-Fortaleza de près de 3000 kilomètres, ce qui équivaut à un Paris-Ankara.
Pour la petite histoire, les deux nations ne s’étaient jusqu’alors rencontrées qu’une fois, à la Coupe du monde 1998, et le Nigeria de la génération Okocha avait surpris l’Espagne de Raul (3-2). Un autre siècle.