Bien avant H&M, Mango, Dixit ou encore Gucci, il y avait des traditions vestimentaires propres à notre culture, à ses traditions et à son histoire. Des traditions qui continuent de marquer les esprits et de faire parler d’elles malgré la sécularité de la majorité d’entre elles, et au-delà des nouvelles tendances en matière de mode.
La M’laya de Constantine est un des exemples les plus connus en matière d’habit traditionnel local, et sa renommée est entre autre dû à une Histoire datant de plusieurs siècles. Ce fût un signe de deuil arboré par les femmes de l’Est à la mort de Salah Bey, qui gouverna Constantine pendant plus de 21 ans à la fin du 18 éme siècle. Ce long voile noire qui recouvrit toute la silhouette des femmes étaient donc leur façon de maintenir vive la mémoire de ce Bey dont la mort fût violente. Une mort qui a marqué les esprits et qui demeure une blessure vive dans l’histoire de la ville.
La M’Laya s’accompagne traditionnellement d’un tissu blanc dénommé aâjar, qui se met au niveau de la partie inférieure du visage. En plus de son Histoire, La M’Laya est un vêtement qui était pratique pour celles qui le portait ; le mettre était simple et permettait un gain de temps pour s’habiller rapidement. Les femmes commençaient par placer la partie supérieure autour de la tête, puis le fameux mouvement appelé « ramia », qui consistait à rabattre les parties droites et gauches derrière l’épaule, venait parfaire la mise en place de l’ensemble. Deux épingles permettaient de maintenir chaque côté, et la large fente résultante au centre, permettait aux femmes de jouir d’une pragmatique liberté de mouvement.
Il est rare de croiser à présent cet habit traditionnel dans les rues et venelles de l’est du pays, et plus particulièrement à Constantine, mais nos aïeux nostalgiques ne manquent pas d’être émus pas sa soudaine apparition dans une pittoresque ruelle ombragée. Un joli clin d’œil à notre passé !
Meriem.M