L’Afrique est un continent gigantesque qui traverse de nombreuses crises sociales et politiques. Mais malgré ce climat instable, il possède une richesse culturelle extraordinaire. Ces dix dernières années, le cinéma africain a commencé à percer et apparaît dans de nombreux festivals internationaux, avec des films venant du Kenya au Sénégal, de l’Algérie en passant par Djibouti.
Depuis 2018 avec l’organisation de la Comic-Con Afrique, le continent commence à s’affirmer sur la scène du divertissement international. Les plateformes comme Twitch, avec ses streamings de jeux vidéos ou de PokerStars, commencent à mettre en avant des joueurs africains, même si la tendance n’en est qu’à ses balbutiements. Les films africains ont de belles années devant eux.
Une ferveur internationale
Chaque année, de nouveaux festivals consacrés au cinéma africain émergent. Même si on reproche souvent au fameux Festival de Cannes de bouder les productions du continent, 2024 marque le grand retour de l’Algérie sur la scène internationale. Et les événements fleurissent dans toutes les villes du monde : on en veut pour exemple l’African Film festival de New York, le Festival Cinema Africano de Milan, Lumières d’Afrique à Besançon ou encore l’Africa in Motion d’Édimbourg.
La ferveur dans les pays occidentaux grandit, et ce n’est pas un hasard : la diaspora noire est partout, et s’intéresse de plus en plus à ses origines. Depuis le succès de Black Panther des studios Marvel, la jeunesse est friande d’histoires et de personnages qui leur ressemblent.
Adieu les rôles secondaires, les héros leur come-back, pour le plaisir de tous !
Nollywood, un potentiel grandissant
On connait tous Hollywood et Bollywood, mais l’industrie du cinéma nigériane, appelée désormais Nollywood est particulièrement prolifique avec plus de 2 500 films produits chaque année. Elle se situe donc en deuxième position, après l’Inde, et largement devant les États-Unis.
Après une émergence des réalisations dans les années 1990, les subventions ces dernières années sont de plus en plus conséquentes, ce qui a augmenté la qualité des films nigérians et l’a placée comme un acteur majeur à l’international.
Devenue l’un des plus grands acteurs économiques du pays, l’industrie emploie des milliers de personnes et contribue de manière exponentielle à l’économie locale. La plateforme de vidéos à la demande Netflix met désormais en avant de nombreux films nigérians, comme October 1, lauréat de nombreux prix lors des festivals de films africains.
Le rôle de Netflix
Netflix est particulièrement connue pour mettre en valeur des films et des séries internationaux. On en veut pour preuve les créations originales qui prolifèrent sur la plateforme, venus des pays du monde entier. C’est ainsi que de nombreux spectateurs ont pu découvrir la série allemande Dark, ou encore la série turque à succès Le Protecteur d’Istanbul.
Alors que la plateforme Netflix avait diffusé les deux séries africaines Queen Sono et Blood and Water, d’autres médias semblent s’inspirer de la démarche et sortent leurs séries exclusives 100% Made in Africa. On en veut pour preuve Channel 4 annoncé la sortie de Sakho et Mangane, avec trois réalisateurs venus du Congo, du Mali et du Sénégal. Diffusée sur leur plateforme All 4, elle a déjà rencontré un succès critique.
De nouveaux pays s’y mettent
Le cinéma africain n’en est qu’à ses débuts : en effet, de plus en plus de pays commencent à mettre en avant et soutenir leurs artistes et réalisateurs locaux. On en veut pour preuve le film Dhalinyaro de Lula Ali Ismaïl qui, on peut le dire, marque la naissance du cinéma djiboutien. Ce petit pays situé dans la Corne de l’Afrique n’est pas connu pour son entreprise cinématographique, avec un répertoire presque inexistant.
Mais c’est en 2018 que la réalisatrice sort son premier long métrage qui a été projeté depuis dans de nombreux festivals. Elle y raconte les tribulations de la jeunesse du pays, rendant un magnifique hommage à son pays et à ses habitants. Ces jeunes réalisateurs, et plus particulièrement réalisatrices, qui émergent chaque année ont un rôle essentiel dans l’émergence d’un vrai cinéma africain sur la scène internationale.