Le célèbre plasticien algérien Denis Martinez, a présenté samedi 26 novembre à Alger une nouvelle œuvre réalisée à partir d’un poème de sa compatriote Habiba Djahnine, évoquant les traumatismes de la décennie 1990 de violence terroriste, rapporte l’APS.
Dévoilée à la galerie Sirius (Telemly, Alger-Centre) devant un public nombreux, cette oeuvre plastique propose une reproduction du texte ‘‘La peur en héritage’‘ de Habiba Djahnine, accompagnée d’une photo d’une veille femme en pleurs, démultipliée sur l’espace du tableau et entourée de signes, de points et de symboles typiques du travail artistique de ce membre fondateur du groupe ‘‘Aouchem‘‘ à la fin des années 1960.
L’illustration de ce poème publié en 2015 dans les colonnes du quotidien algérien ‘‘El Watan‘‘ sera exposée le 13 décembre prochain à la Maison de la poésie Rhône-Alpes (Grenoble, sud-est de la France) dans le cadre d’une exposition intitulée ‘‘Livres à deux mains‘‘ et consacrée à la collaboration entre poètes et plasticiens, a indiqué Denis Martinez.
L’artiste de 75 ans a également agrémenté la présentation de son œuvre par une déclamation énergique du poème de Habiba Djahnine, un texte à forte charge émotionnelle où le terme ‘‘point fixe‘‘ est scandé à chaque strophe de manière obsessionnelle pour évoquer ‘‘l’inacceptable‘‘ et ‘‘l’horreur‘‘ devant ‘‘la disparition, le viol, la décapitation, l’assassinat, la déflagration‘‘.
Denis Martinez est, par ailleurs, revenu sur la collaboration entre poète et plasticiens en Algérie, un travail qu’il avait lui-même entamé en 1966 sur une œuvre du défunt poète algérien Ahmed Azeghagh (1942-2003) sous l’impulsion du grand poète algérien Jean Sénac, a-t-il rappelé.
Denis Martinez est, par ailleurs, revenu sur la collaboration entre poète et plasticiens en Algérie, un travail qu’il avait lui-même entamé en 1966 sur une œuvre du défunt poète algérien Ahmed Azeghagh (1942-2003) sous l’impulsion du grand poète algérien Jean Sénac, a-t-il rappelé.
Né en 1968, Habiba Djahnine est l’auteur depuis les années 2000 de films documentaires comme ‘‘Avant de franchir la ligne d’horizon’‘ (2011) consacré à l’engagement politique depuis octobre 1988, ou encore ‘‘Lettre à ma soeur’‘ (2006), réalisé en hommage à sa sœur, Nabila Djahnine, une militante féministe assassinée en février 1995 en pleine tourmente terroriste.
En 2015, elle publie en France le recueil de poésie ‘‘Fragments de la maison‘‘ dans lequel elle entame une interrogation sur le travail de deuil et de la reconstruction de soi après les années de violence terroriste.